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Roues Origine PRYMAHL Orion 35 Pro

Roues Prymahl C35 Pro : ORIGINE se lance !

Origine vient donc de lancer ses propres roues.

Un pari franchement osé pour ceux qui mettent la qualité et la relation client au cœur de leur activité. Nous disposons désormais de notre vélo test « hydraulique », après un tour de table des constructeurs qui nous intéressait. Il s’agit d’un GTR équipé en Shimano Ultegra DI2 équipé des nouvelles roues Prymahl C35 Pro tubeless. Origine a joué le jeu, merci à eux.

Pour plus de sécurité, Nous avons testé notre GTR avec ses Prymahl puis comparé ces roues à ce qui se fait de mieux sur le marché, mes nouvelles Corima MCC DX 47 mm à boyaux et en « entrée de haut de gamme » (oui, je sais ça sonne bizarre mais c’est exactement cela…) les toutes dernières Campagnolo Shamal Carbon

Tubeless, 35 mm, moyeux aluminium "Origine".

Nous vous en parlions récemment, à l’occasion des Pro Days 2020, qui se sont tenus en septembre : énormément de constructeurs se lancent dans la fabrication de leurs propres roues. Comme si un constructeur de châssis automobile décidait de fabriquer un moteur !

Une attitude qui s’explique, économiquement parlant mais qui laisse un peu sceptique quant au rendement et à l’efficacité du produit obtenu avec zéro recul…
Il faut donc faire ses preuves…
Mais de deux choses l’une : Ou construire des roues est devenu facile et à la portée de tous les constructeurs de vélos ou les constructeurs nous vendent, sur nos vélos haut de gamme, des roues que nous qualifierons de « moyennes » afin de générer de la marge.
La réponse est un peu les deux…Ces Prymahl sont donc à disque (ou pas), disposent de jantes en carbone de 35 mm et accueillent des tubeless. Sur le papier, il n’y a pas grand-chose qui nous plaît à part le carbone et la méthode atypique de construction des jantes.
Mais il semble que la demande, la vôtre donc, se concentre sur ce type de roues. Tubeless, disques et hauteur moyenne. Soit.
Les Prymahl présentent une allure très sobre et sont montées sur la base d’une jante de 35 mm de haut et 26 mm de large. Le fond de roue, là où viennent se poser les têtes de rayons, est fabriqué en fibre 3 k mais la conception des flans se repose sur le concept de l’enroulement filamentaire, via un seul fil de carbone ! L’objectif étant naturellement de gagner du poids sur les flancs, bien moins sollicité que le fond de roue où se posent les têtes de rayons.

Notez que ces dernières sont apparentes, un mauvais point pour l’aero mais un avantage extrêmement pratique en cas de bris de rayons…

Ils sont au nombre de 24, profilés et straight pull, donc sans coude. Dans l’absolu, plus rigides mais moins nerveux que les « anciens » rayons coudés. D’excellentes roues haut de gamme continuent à parier sur les rayons coudés. On évolue donc dans la conception typique de la roue moderne et désormais classique.
Le rayonnage opte pour un croisement par 2 partout : avant, arrière et des deux côtés. Origine a su rester humble reprenant une méthode qui a fait ses preuves. Pour une première, cela nous paraît être une saine approche !
Les moyeux sont en aluminium, mais avec un diamètre important, 4 mm de plus que des Shimano Dura ace, par exemple. C’est important. Et pas seulement pour la fiabilité. On aime bien.

 

Sur la route…

Pour la petite histoire, j’ai fait plusieurs essais avec ces roues. D’abord parce que je ne connais pas encore parfaitement les réactions et le rendement intrinsèque de mon nouveau vélo à freins hydrauliques, ensuite, parce que pour avoir testé les C 35 Pro avec leurs pneus d’origine, (c’est le cas de le dire) des Continental GP 5000, je n’ai pas vérifié la pression, ce qui ne m’arrive jamais. Devant la lourdeur du comportement de ces roues, j’ai remis le couvert. Mais cette fois-ci en vérifiant : forcément, avec 4.5 bars au lieu de 7 (pour moi.), cela ne pouvait pas aller !

Le plus surprenant dans l’affaire, c’est que visuellement, cela ne se voyait pas mais qu’en plus, les Continental faisaient illusion en présentant une forme et une résistance étonnante pour une si faible pression. Et puis j’ai mis mes 7 bars, donc 500 g en dessous de la valeur maximale autorisée et les choses sont rentrées dans l’ordre.
Si je puis dire…
Il se trouve, on vous le dit assez, qu’entre tubeless et disques, les nouvelles roues ne sont pas la fête.
Quand on constate les « plombs » que sont devenus la majorité des DT Swiss, la difficulté qu’a Campagnolo à tenir son rang ou même Corima, avec ses MCC DX, (heureusement disponible en boyaux), il y avait peu de chance qu’Origine fasse des étincelles du premier coup !
Ces deux caractéristiques, quasi incontournables aujourd’hui, font que le niveau des roues modernes baisse et se resserre. À l’inverse, elles mettent en avant les autres spécificités des roues : poids et conception des jantes en périphérie, rigidité du moyeu, type de rayonnage et montage manuel réalisé par des gens compétents et impliqués…
J’aurai bien aimé dire que les Origine sont extra. Mais il faut dire ce qui est : s’ils ne sont pas moins bons que certains spécialistes comme DT Swiss, Reynolds ou Bontrager, eux aussi se sont fait indéniablement reprendre de volée par le couple maudit que représente le tubeless et les disques. À une grosse différence près : Eux ont fait exprès !
Origine a recherché ce qu’ils appellent la « Dynamic response », ce qui fonctionne magnifiquement avec leur cadre mais malheureusement, il semblerait que leur jauge soit un peu trop haute en matière de nervosité : la nervosité exige du mouvement mais aussi du retour. De notre point de vue et de celui du banc test, un peu plus de tenue aurait été préférable.
À notre banc, leur roue arrière, par exemple, présente un déplacement de l’ordre de 80 % de plus qu’une Corima MCC DX (3 000 €) , il est vrai réputée pour sa rigidité mais aussi d’environ 22 % de plus qu’une Campagnolo Shamal Carbone (1 299 €)…
Le résultat, même si ce n’est pas une loi gravée dans le marbre c’est qu’au même motif correspond la même punition : lorsque la route est plate, tout va très bien. J’oserais même dire que la qualité du touché de route et le confort des Orion C Pro sont de qualité. Mais dès que vous attaquez la côte et de francs pourcentages, les choses se corsent. Fatalement.
Ici, cette cote qui nous sert de piste de test (ce sera le cas très souvent désormais) attaque vite et fort. Au bout de 50 mètres, on est déjà à 10 %. Il en reste 450. Je m’astreins donc à faire un tour de 6 km de joli faut plat pour m’acclimater à ces roues, pour les apprivoiser et arriver « tiède » au bas de la cote du Mont Thou.
Mais le constat est là : Si vous êtes puissant, lourd ou les deux, elles manquent de nerf, indéniablement, et elles mettent vite mes cuisses à l’ouvrage. À 10 %, ce n’est certes pas une surprise mais je suis en 34x 30, donc de quoi voir venir. Je souffle pas mal et c’est seulement lorsque l’on prend un petit rythme avec une cadence régulière que l‘impression s’améliore et que l’on sent poindre le potentiel de ces roues. Normal : plus on « cadence », moins on force. Malheureusement, pour garder ce petit rythme, il faut lâcher de l’énergie. Donc on le paiera plus vite qu’avec des roues plus performantes.
J’ai donc profité de ce test pour comparer les Origine au Corima MCC DX et au Shamal Carbon (pour des raisons de repère plus que de cohérence). Sur le même vélo, même braquet afin de valider mes impressions. Toutes quasi au même poids, ce qui s’annonçait très intéressant…
Ce sera l’occasion d’un match à trois ou nous avons essayé de vous faire toucher du doigt les différences entre des concepts, l’importance de l’expérience des uns et des autres et ce que l’utilisation de différents matériaux peut changer.

Des roues pour le plat pays ?
C’est bien possible.
Car les Prymahl C35 Pro devront être réservées à un usage sur le plat, voir les faux plats.
On peut aussi les conseiller à des coureurs puissants, en forme, ce qui leur permettra de passer outre ce manque de dynamisme à la relance ou en cote. En revanche, leur confort en fait des roues qui se frotteront aux routes abîmées ou sur les pavés avec un certain bonheur.
Bref, des roues du Nord, qui ne renient donc pas leurs… origines.

Ces C35 Orion Pro se situent donc dans la moyenne des roues du marché.Ce qui nous ennuie, c’est le prix. Elles ne sont pas données. Pour tout vous dire, à l’aveugle, nous les avions estimées avec un bon 300 € de moins. Ce n’est pas le cas.

On pourra cependant s’offrir ces Orion C pro sans s’inquiéter de savoir si on n’aurait pas dû opter pour une marque de spécialistes. Elles valent des DT Swiss, des Reynolds ou des Bontrager dans les mêmes zones de prix.Mais il y a mieux et moins chers chez Campagnolo, Zipp ou Corima.
Nous avons hâte de tester ce modèle en 50 mm car nous sommes presque sûrs qu’elles seront meilleures. Partout.

Si Origine le veut !

 

Au banc test de l’AC…

Que ce soit la roue avant ou la roue arrière, on constate assez rapidement que les Prymahl sont des roues, volontairement ou pas, à classer dans les « nerveuses ». Mais on le sait, la limite entre nerveux et souple est particulièrement tenue. Nous vous avons mis en guise de référence les roues à disques les plus rigides actuellement sur 2 020. Ce sera toujours le cas avec les roues que nous testerons. En attendant de vous mettre aussi les plus souples, afin de vous faire une idée aussi dans le sens opposé. Nous y travaillons. Car pour diverses raisons techniques, cela demande un peu plus de recul. Sachez que des roues souples peuvent monter jusqu’à 4.5 voire 4,8 mm de déplacement.

Il se trouve que les C35 pro sont surtout souples avant d’être nerveuses. Pour un coureur de moins poids ou un coureur puissant, ce n’est pas l’idéal. Les chiffres indiquent que les roues se déforment beaucoup et si cela apporte beaucoup de confort, cela demande une qualité de rayons haut de gamme. En effet, plus vous recherchez la nervosité, plus on demande de l’élasticité aux rayons. Alors, sans se reposer sur le délit de « sale gueule » pour accuser, avec leurs rayons asiatiques pas sûrs qu’en l’espèce, ce choix soit le meilleur.

On note aussi que les courbes sont parfaitement linéaires, ce qui est plutôt bon signe.

Reste que la question demeure : une roue nerveuse doit-elle être plus rigide au début puis un peu plus souple ou le contraire ?

Ce sera l’objet de d’une de nos questions lors de notre nouveau Web Program « AC Expert Time » au cours desquels nous inviterons les meilleurs spécialistes, les meilleurs ingénieurs pour leur demander leur avis sur un sujet en particulier.

Caractéristiques :

Prymahl Orion 35 Pro disk tubeless 

Jante : carbone. 35 mm de haut, 26 de large
Largeur intérieure : 19 mm
Moyeux : axe traversant 12/100 avant – 12/142 arrière
Fixation disque centerlock
Rayons : Aero – Straight Pull
Rayonnage : 24/24 croisement par 2

Poids : 1 460 g

Prix :   1 692 €

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