En avoir ou pas...

En 17 années d’éditos de l’Acheteur Cycliste, certains ont pu choquer, d’autres rassurer et enfin, d’autres encore vous ont conforté dans l’idée que nous vivions une vie de fous!
Un édito, un vrai, c’est la vie d’un media. C’est l’outil qui vous permet de juger si celui que vous lisez mérite votre confiance.

 

Deux secondes avant la catastrophe...Tony Martin à beau hurler, trop tard. ©Eurosport

Chair à canon : Les coureurs régalent…

Deux énormes chutes lors de la 1ère étape du tour et une démonstration de force exceptionnelle de Julian Alaphilippe. Le lendemain, c’est au Tour de l’incroyable Van der Poel de répondre au champion du monde par un autre exploit, le panache en plus. À tous les niveaux, Les coureurs du Tour payent de leur personne. Mais coté public ça va s’arrêter quand ce délire des spectateurs ?

Une spectatrice inconsciente a créé un carnage dans le peloton en tenant une pancarte pour faire un bonjour à ses parents. En allemand apparemment.
A l’image du policier qui en voulant prendre une photo avait failli tuer laurent Jalabert à Armentières, ou du « timbré « qui avait fait tomber Guerini à l’Alpe d’huez alors qu’il allait gagner, la voiture de France télé qui envoie Peter Van den Brand dans un champs…De barbelés, le massacre continue comme si de rien était…
Ces jeunes champions risquent leur vie, leur carrière, ils s’entraînent comme des damnés, sont payés des clopinettes par rapport à beaucoup d’autres sports nettement moins durs et tout le monde s’en fout.
À commencer par leur équipe ! Nous y reviendrons.

Cette spectatrice, qui est déjà la cause de 3 abandons et qui risque d’avoir mis fin à la carrière de Chris Froome va s’en sortir tranquillement. (Ce n’est plus le cas, ASO a porté plainte entre-temps. Enfin !)
À l’heure ou à peine tu bouges une oreille, que tu échanges des noms d’oiseaux avec un automobiliste qui a failli te rouler dessus ou que tu dis à un con que c’en est un, tu peux finir au commissariat, sur la route du tour, c’est « Open bar » !
Allez ! Les crétins en tous genres, les avinés, les bas de plafond, les inconscients, les propriétaires de chiens, faites-vous plaisir…Le peloton, c’est cadeau.
From ASO with Love
Ils vont faire quoi, ASO, quand il va y avoir deux ou trois favoris out (ou d’autres…) au bout de deux jours ou que l’on va déplorer un mort ?!?

Au lieu de nous saouler avec les bidons à jeter là où il faut, pondre des règles à tous bouts de champs, ou encore balancer des règles de bonne conduite envers les directeurs sportifs au volant alors que par définition, ils sont forcément en violation du code de la route les trois quarts du temps, ne faudrait-il pas ENFIN, protéger sérieusement les coureurs ?
Ce serait un peu plus cohérent.
Bref, s’occuper de la santé des coureurs et mettre en place une vraie politique du spectateur responsable et sanctionner les responsables d’accidents.
Mais non. C’est Insupportable.

Coté chutes issues de la course pure, quand va-t-on proposer aux coureurs, s’ils le veulent, des tenues de protection ? Pour au moins éviter les grosses brûlures et réduire les impacts des chocs de 23 %. Suffisamment pour éviter qu’un os se casse…
Moi, je roule avec !
J’ai rencontré personnellement les « Press officers » et même certains directeurs d’équipe pour leur proposer des essais. S’ils trouvent plus ou moins, le concept intéressant, ils ont d’autres chats à fouetter.
Le vélo, c’est la guerre pour eux. Peut-être.
Mais je ne suis pas certain qu’un sprinter ou qu’un coureur relevant de blessures dirait forcément non…
Alors si les managers de Teams « pro » voulaient se pencher sur la sécurité de leurs coureurs, ce ne serait pas plus mal.Rappelons aussi, pour être complet, que les coureurs eux-mêmes étaient vend-debout contre le port du casque lorsqu’il a été rendu obligatoire en 2004. Imaginez le carnage aujourd’hui sans casque…

Des solutions 

La première, qui vise à calmer un peu les spectateurs, notamment dans les côtes, Grand prix de la montagne et autres cols :  une voiture type « chasse – neige » qui passerai juste avant les coureurs. Dotée de bras écarteurs en « V » inversé, en son arrière. Bien entendu un système fabriqué en matière soft du genre mousse !
Si on laisse le « truc » en fer pointu, ça risque de chatouiller un peu les mollets…
Peut-être du caoutchouc. Ou une structure gonflable.
Pour faire reculer le public un peu trop excité.

Elle serait susceptible de toucher certains spectateurs trop proches, sans bobo, et réveillerait un peu les cerveaux embrumés avec un message : Une course, c’est dangereux. Quand on n’est pas habitué à tutoyer les bords de course cyclistes, quand on ne connait la capacité des coureurs a passer dans un trou de souris ou à remonter le peloton en passant par les côtés, les erreurs sont vite arrivées. Or, il est impossible de « former » tout le monde. Et de toute façon, après des années passées à acclamer les coureurs au bord des routes, je n’ai JAMAIS entendu ou eu un message, quel qu’il soit, susceptible de faire prendre conscience en 30 secondes, du danger encouru…
Alors envoyez le « chasse-gens » !
Afin de respecter l’intégrité physique des coureurs.

Faire payer les spectateurs pour financer la sécurité ?
Dans l’état actuel des choses, c’est quasi impossible mais à creuser : Si ASO achète des barrières adaptées (pas les actuels coupe-gorges, en fer aux pieds vicelards, utilisés depuis 40 ans.). En met partout où c’est un peu chaud. Des endroits faciles à identifier. On crée des sas, et tu fais payer. Rien, un ou deux euros.

Ensuite, avec les sous récupérés, on finance /rembourse les outils et barrières modernes. Pas simples mais il va falloir y passer.
En tout cas, il va falloir prendre le problème à bras-le-corps.
La politique de l’autruche commence à faire des dégâts et les incontournables assurances vont finir par mettre leur nez là-dedans. Lors de cette étape, outre les 10 ou 12 vélos, détruits, des coureurs ont déjà terminé le Tour. D’autres risquent d’abandonner.
Financièrement, l’impact est extrêmement important pour les équipes. Alors, quand c’est une cause extérieure qui en est responsable, on fait quoi ?

Mais cette fois-ci, ASO a fait un pas à l’encontre de ce type de spectateurs : si justice il y a, nous sommes curieux de savoir ce quoi va se passer…Si on en reparle un jour !

The show must go on…
On vient de finir la seconde étape. C’est déjà la catastrophe pour au moins trois coureurs.
D’autres abandons vont suivre, sûrement.
Allez, finissons sur un point positif : que cela serve enfin de leçon à ASO et que pour les étapes à venir, ils mettent en place un système adapté pour prévenir les spectateurs.
Sans oublier que la cible, ce sont les spectateurs d’un jour, ceux qui ne connaissent pas le vélo à qui il faut parler et ne pas « punir » les autres.

RJ

2 réponses

  1. Je pense qu’effectivement, il touche la roue avant avec le coureur qui le précède. les barrières dans les endroits « chauds » , ça parait effectivement la base. En tout cas, il va falloir que les managers se bougent car du coté des coureurs, trop jeunes, trop fougueux pour que ça change !

  2. Sauf erreur de ma part, il me semble que la seconde chute, à 7 km environ de l’arrivée, est bien plus désastreuse. Les coureurs sont venus s’empiler comme en accordéon à la suite de la chute d’un coureur B&B (je crois).

    Traiter le problème d’une spectatrice qui provoque une chute par bêtise, c’est bien. Mais j’aimerai aussi comprendre ce qui provoque la chute de ce coureur B&B. Sur les images on à l’impression qu’il perd l’équilibre seul (ou alors il touche la roue du coureur devant lui).

    Pour le premier incident, la parade est très vite identifiée à court terme : mise en place de barrière sur les 50 mètres qui suivent un col de 4ème, 3ème ou 2nde catégorie. Dans ce cas précis, cela n’aurait peut-être pas empêcher l’incident mais aurait pu y contribuer (la spectatrice imprudente n’aurait pas forcément engagé le gabarit de la route laissé aux coureurs).

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2 réponses

  1. Je pense qu’effectivement, il touche la roue avant avec le coureur qui le précède. les barrières dans les endroits « chauds » , ça parait effectivement la base. En tout cas, il va falloir que les managers se bougent car du coté des coureurs, trop jeunes, trop fougueux pour que ça change !

  2. Sauf erreur de ma part, il me semble que la seconde chute, à 7 km environ de l’arrivée, est bien plus désastreuse. Les coureurs sont venus s’empiler comme en accordéon à la suite de la chute d’un coureur B&B (je crois).

    Traiter le problème d’une spectatrice qui provoque une chute par bêtise, c’est bien. Mais j’aimerai aussi comprendre ce qui provoque la chute de ce coureur B&B. Sur les images on à l’impression qu’il perd l’équilibre seul (ou alors il touche la roue du coureur devant lui).

    Pour le premier incident, la parade est très vite identifiée à court terme : mise en place de barrière sur les 50 mètres qui suivent un col de 4ème, 3ème ou 2nde catégorie. Dans ce cas précis, cela n’aurait peut-être pas empêcher l’incident mais aurait pu y contribuer (la spectatrice imprudente n’aurait pas forcément engagé le gabarit de la route laissé aux coureurs).

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