La Chronique à 5 cents...

"Tour Test" confinement’s style !

Nouveau confinement oblige, si je veux rester dans les clous, je vais devoir tester nos beaux vélos à 1 km à la ronde.
Actuellement confiné au bureau de Lyon, le terrain de jeu qui m’est offert devrait combler de joie les constructeurs de nos beaux joujoux.
Un maître mot : adaptation. C’est parti…

Pour sortir du bureau, situé dans une résidence, c’est directement plein gaz : Une cote de 8 % de…100 mètres !
L’avantage, c’est que je suis un journaliste testeur, comme on en croise dans tous les mags et publications actuelles. Donc un magicien. Je sais donc comment réagit un vélo de 8 000 € dans une bosse de 100 mètres. Fastoche, en plus.
Mais comme la maison ne recule devant aucun sacrifice pour vous, je poursuis dans ce protocole drastique avec deux dos d’ânes avec 200 mètres d’écart. De quoi autopsier largement le confort qu’offre la machine du jour.
Je dirais que le vélo est… Dur ! Par rapport au mien, très dur.
Ne me remerciez pas, c’est normal, c’est cadeau.
Et vous n’avez pas tout vu. Reste au moins 700 mètres.
Je tourne à droite, descente de 100 mètres puis rond-point. Trois quarts de tour et j’attaque le faux plat de 30 mètres, une relance d’une brutalité inouïe. Virage a 90° à droite, autre virage à 90° à gauche.
Je suis en mode gymkhana. Et facile à 27 km/h.
J’enclenche le mode missile après le second virage. Je mets le vélo au supplice. Les pneus crissent, la bande de roulement s’échauffe. Il y a des graviers, l’adhérence des tubeless est poussée au paroxysme. Je prends des risques inconsidérés. Ma conscience professionnelle m’y oblige.
De rien. Serviteur les amis.
Voilà que se dresse devant moi une difficulté inédite : Un stop.
Caramba, je vais fausser le chrono. Non, coup de bol, personne. Ah oui c’est vrai, on est confiné…
Je passe en injection, virage à gauche et surgit le second rond-point. Freinage d’urgence. Heureusement, j’ai des disques sinon dieu sait où j’aurais fini. La maniabilité de ce tout carbone à « what mille dollars » va définitivement être mise à nu. À l’AC, les tests sont sans concession. Vous le savez. Je tords le cadre, je sors le genou, limite le coude au sol. La vache, ça décoiffe…br><
Arrive le juge de paix de ce tour test, le point d’orgue, le révélateur de tout vélo haut de gamme : LA bosse du coin. L’Angliru n’a qu’à bien se tenir.
Devant se dresse la route. On dirait un entraînement pour les courses de Keirin en 1980, version pignon fixe. 200 mètres. Tout droit. 20%. Au moins…
Je parviens au sommet. L’air est rare. Je sens l’acide lactique envahir mes cuisses. Mon vélo avoue ses limites en montagne. Bizarre aussi, ça sent un peu les gaz de bus. Incroyable. Même à cette altitude.
Putain de réchauffement climatique…
Une daube, c’est sûr. Je ne peux pas écrire ça. Merde, ça flaire un peu l’embrouille. Bon, j’oublie. Je dois être un peu cuit en ce moment…
Enfin, à demi mort, j’entrevois la descente.
Avec mon cadre plus « aero » de 7,83 % et plus rigide de 4,34 %, que le modèle précédent (je le sais, c’était écrit dans le communiqué de presse ), je sens bien que je vais plus vite. Mais j’ai un léger doute sur le bien-fondé du troc des roues Campa de l’année dernière par des roues de la marque du vélo. Tiens, ils font des roues, eux, maintenant ?
Bon, on s’en fout. Elles sont en carbone et les moyeux sont des DT Swiss. Ca le fait. De toute façon, personne ne fait différence alors autant y aller à fond :
– « les nouvelles roues de l’Orbepierra lui apportent indéniablement une aisance étonnante en descente ».
Allez, je rentre, me reste 500 mètres : 350 de plat et 150 de descente. Je suis large pour vous expliquer comment ce vélo fend la bise… En plus, avec le vent dans le dos, je ne sens rien mais j’envoie sacrement du bois !
Je suis Flash Gordon ! 53X11, 53 km/h, je pédale avec les oreilles. Pas de doute, ce n’est pas un vélo mais un TGV…
Top chrono ! Je viens de passer la ligne. Elle est juste après le passage piéton devant l’école. Ok, j’ai dû m’arrêter pour laisser passer les mômes mais je savais déjà tout, en fait. En tout cas, y freine bien le spad. Merci Simca !

Un Tour test, finalement, ça peut se fait partout et avec n’importe quoi, n’importe comment…Mais alors, cela ne veut plus rien dire !

Bon, me restent 12 tours à faire pour valider le test. Fais suer. J’arrête là.
Je considère que c’est pareil, de toute façon.
Alors, je résume : Pour cette fin d’année, Le constructeur Italien nous gratifie du nouvel opus de son vaisseau amiral, 3e du nom. Plus rigide mais plus léger de 62 g, grâce à la technologie NVNC (nivuniconnu), on atteint des sommets. Garantie jusqu’à 130 kg, on peut y mettre un éléphant dessus malgré ses 6,4 kg.
Et puis, à part le cadre, c’est le même que celui de Peter Van der Philips : même quand tu lui mets 2 200 watts dans la tronche, rien ne bouge. C’est Peter qui me l’a dit. Et lui, du haut de ses 25 ans, ses six vélos en 6 ans, son QI de bulot et son contrat à 6 zéros, je peux vous dire qu’il sait de quoi il parle l’animal. Même s’il a douze cadres pour la saison. C’est pour les couleurs…
Quant aux roues, c’est la bonne surprise. Elles sont rondes et on a aussi droit à 24 rayons. Bien vu. Sans compter les moyeux, équipés de roulements. Un coup de maître, vraiment. Je mets 22 sur 20.
Plus efficace et plus moderne que l’ancien, qui avait quand même des défauts, ça vaut vraiment le coup de claquer vos primes de 1978 à Aujourd’hui pour vous l’offrir.
Avec ça, suis peinard : si je ne suis pas du prochain voyage de presse aux Baléares, je rends mon tablier, moi !
Finalement, pas mal ce Tour test Covid. Court mais sélectif. La nouvelle référence, quoi…

RJ

4 réponses

  1. Merci Laurent ! Faut bien se marrer un peu en ce moment sinon, c’est la mort du petit cheval … !

  2. Excellent !!! Au moins cette période n’aura pas raison de l’humour. Vite un prochain test !

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