On achève aussi bien les chevaux…

23 équipes, 184 coureurs sur le Tour 2021 Parti d’un bon sentiment, semble-t-il, le vélo fait comme souvent n’importe quoi et se trompe de direction en utilisant son énergie là où il n’y en a pas besoin. En revanche…

Sur le Tour de la Provence, et bien malgré eux, les organisateurs ont dû déplorer de nombreuses et grosses chutes. Julian Alaphillippe a donc commencé son année comme il avait fini sa  dernière, à terre. heureusement, son acrobate de coéquipier, Davide Ballerini , s’est imposé par deux fois. Mouillé ou sec, même tarif pour les autres !

On a appris avant-hier que dorénavant, les coureurs « pro » ne pourront plus lancer leurs bidons vides n’importe où.
Très bien. Politiquement et écologiquement correct.
Sauf qu’au bord des routes – je le sais, j’y suis depuis 40 ans – il ne doit pas rester des masses de bidons abandonnés. Entre les gamins et les supporters, chaque bidon jeté négligemment fait l’objet de bataille pour finir fièrement sur un vélo de pacotille ou carrément dans une chambre, sur une étagère.
On dirait que dans l’encadrement du cyclisme, personne ne se souvient, par exemple, de cette scène incroyable de Jens Voigt, faisant demi-tour, en pleine échappée, certes condamnée, mais demi-tour quand même, après avoir constaté, on ne sait trop comment, que son bidon jeté dans la direction d’un gamin avait été capté par un adulte. Cela n’a pas plu au grand allemand qui est allé expliquer gentiment à ce spectateur que son bidon était destiné au gamin !
Bref, une décision en forme d’effet d’annonce et la fin du rêve, un de plus, pour les enfants au bord de la route. Bien vu l’aveugle…
En revanche, il y aura bien 23 équipes de huit coureurs sur les grands tours, pour cause de covid. Le but étant, je suppose, d’aider le plus d’équipes possible.
Trop chouette, Christian Prudhomme, patron du Tour
Juste une question : coté gamelle, c’est déjà le feu d’artifice depuis quelques années ; donc ils mettent quoi, en face ?
Je rappelle les faits : Remco Evenepoel est resté sur le carreau plusieurs mois pour s’être envolé dans un virage, en bas du descente , Jakobsen a failli mourir dans un sprint à cause de barrières qui datent de Matusalem, Froome s’est massacré (même si tout seul et en « reco ») et en 2019 c’est tombé comme à Gravelotte. Sur les grands tours, et notamment le Tour de France, cela a été un festival, encore une fois. Quintana, Tiesj Benoot, Miguel Angel Lopez, entre autres, sont tous tombés dans les descentes, en glissant. Dans les virages dangereux, il n’y a toujours aucune protection ou si peu, particulièrement le long des barrières type « rails » dédiés aux voitures ou sur les sempiternels passages à piétons, avec cette peinture blanche ultra-glissante. Les solutions existent mais elles demandent des investissements.
Qui a entendu Christian Prudhomme communiquer une fois sur des évolutions concernant la sécurité des coureurs ? Personne. À sa décharge, Il n’est pas le seul. Au Giro et à la Vuelta, même son de cloches : les coureurs sont et demeurent de la chair à canon. Nous avons ici déjà évoqué des filets et la création de nouvelles barrières spécialement dédiées (pour les sprints) au cyclisme. Il y a certainement d’autres idées à développer mais visiblement, cela n’intéresse personne…
Résultat, Tout ça a recommencé en 2021 dès l’Étoile de Bessèges la semaine dernière ou sur le Tour de la Provence avec de nombreuses et belles gamelles.
Parallèlement, hormis les chutes qui créent le buzz, le cyclisme, malgré quelques faits d’armes comme la prise de pouvoir de Pogacar l’avant-dernier jour du Tour 2020, devient de plus en plus soporifique…

CASSIS, FRANCE – 12 fevrier : Giulio Ciccone ( Trek – Segafredo), et Davide Ballerini (DECEUNINCK-QUICK-STEP). Photo  James Startt/Agence Zoom

La solution : des équipes de sept !
Ça fait presque 5 ans que nous pensons que la solution tient dans des équipes avec moins de coureurs, sept voire six. Ainsi, même les grosses armadas devraient réfléchir plutôt deux fois qu’une avant de faire rouler comme des bêtes un ou deux coureurs afin de revenir sur la toujours valeureuse échappée du jour. Finis les pelotons cadenassés. Et puis, c’est le serpent qui se mord la queue : 9 coureurs, dans la tête des organisateurs, c’est un chiffre qui tient compte d’un abandon, au moins, sur chute pour chaque équipe !
Le Covid, c’était l’occasion « rêvée » pour faire des changements… Surtout quand on n’a pas le courage ou l’envie de le faire naturellement.
Lors de la communication de la liste des équipes présentes sur le Tour 2021, on découvre que le changement, c’est exceptionnellement 23 équipes de 8 coureurs au lieu de 22 ! Whaaaouuuuu, quelle révolution. Et l’année prochaine, comme l’a dit Christian Prudhomme, tout redeviendra « normal ».
Pourtant, 24 équipes de 7 coureurs, ça ferait soit 168 coureurs sur la route contre 184 l’été prochain !
Alors voilà, le Tour 2021, négligeant la santé des coureurs, va certainement se révéler particulièrement destructeur et son épilogue risque, encore une fois, d’en être modifié pour cause de chutes et non d’exploits sportifs. Certes, les chutes multiples à venir vont générer du spectacle et de l’incertitude mais est-ce bien là ce que l’on veut ? La réponse est non !

La position « MOHORIC » Interdite…
Et qu’apprend-on ce matin ? l’UCI vient d’interdire la position dite « Mohoric », popularisée par Chris Froome il y a 5 ans, cette position où les coureurs sont assis sur le tube supérieur du cadre. Elle est certes dangereuse mais à ce jour, elle l’est 100 fois moins que les éternellement sur glissants passages piétons ou les barrières installées aux arrivées des étapes de sprints. Cerise sur le gâteau, l’UCI a aussi interdit la position avec les avant-bras posés sur le cintre ! Pourquoi ? mystère. Nous, nous n’avons pas constaté une chute due à ces deux positions…
Et soudain, un coureur se lève en la personne de Matteo Trentin. On se demande qu’elle mouche l’a piqué. Et lui se met du coté de l’UCI en relevant que le peloton avait été prévenu, voire convié de longue date, afin d’en parler. Soit mais Matteo, les barrières en fer, les passages piétons, les lignes blanches, les virages non protégés en bas des descentes, tu ne crois pas que c’est un peu plus important que de s’élever contre une position qui n’a encore fait aucune chute, rappelons-le ?
Moralité, on emmerde encore les coureurs, c’est gratuit et on détourne la tête des vrais problèmes…
On peut donc d’ores et déjà l’annoncer : le tour 2021 s’annonce comme celui des chutes et des accidents. Selon toutes logiques…
Messieurs les coureurs, protégez-vous car visiblement, personne ne le fera pour vous. Mais ne vous trompez pas de priorité…

Nous en reparlerons

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