Mourir à vélo : un choix !

Nous vivons une époque d’abrutis. Et comme tout le monde se fout de tout, il faut parfois payer les pots cassés. Durement. Le vélo, ou plutôt
la route, n’échappe pas à la règle.
Il paraît que le danger, c’est la vitesse. Quelle honte d’oser dire
cela. On ne va pas entrer dans ce débat, mais la camionnette qui a, paraît-il, effectué un refus de priorité à Scarponi, n’était ni sur autoroute, ni n’allait à 130 km/h. En revanche, il y avait peut-être un âne bâté au volant… ou pas !
Nous le répétons assez souvent ici : faire du vélo est dangereux. Très dangereux. Entre la fatalité et la bande de demeurés dont le cerveau n’atteint pas la pédale de frein, on n’est pas à l’abri.
Quoi qu’il en soit, nous en sommes arrivés, à force de laisser-aller et de j’men foutisme de la police, à ce que prendre son vélo soit devenu un acte de bravoure (de folie ?).

On manque de se faire percuter presque tous les jours. Les vélos énervent les voitures. Les groupes les rendent fous. C’est ainsi. Je me souviens avoir discuté avec un commerçant de Bédoin (village de départ du Ventoux, côté sud). Le type me disait tranquillement que si ça continuait, il allait finir par « se faire » un cycliste. OK. Même pas utile de tenter de raisonner ce « débilos », il était déjà cuit…
Et c’est comme ça partout.
Nous l’avons également déjà dit : l’ennemi du cyclisme, au-delà du cycliste, c’est la route. Mon propre beau-père a arrêté le vélo à cause de cela. Il a eu de la chance. Scarponi, lui, a arrêté à cause d’une camionnette. Ou le contraire… En fait, c’est ainsi. Prendre son vélo est en soi un choix : le choix de mourir, fauché par un produit de l’époque actuelle, ou juste par le manque de chance. En ville, c’est le téléphone portable ou le bus. A la campagne, ce sont les dépassements entre voitures avec un cycliste au milieu. Dans les cols, à commencer par le Ventoux, c’est l’absence totale de réglementation ou de signalisation,
et bien sûr de sanctions, qui livre les cyclistes aux mâchoires acérées des touristes fous voire de la mort.
Bref, rouler, c’est un peu mourir…
Alors, les amis, si l’on veut continuer à se faire plaisir, à s’évader dans notre passion, sans qu’un jour nos enfants soient orphelins, notre femme veuve ou nos parents détruits, une seule solution : faire attention pour deux car le mort, dans un accident entre une voiture et un cycliste, ce sera toujours nous. Pas la voiture. Considérez-les donc pour ce qu’ils sont : des assassins en puissance ! Pas toujours volontairement, certes. Si c’est le cas, il sera toujours temps de faire ses excuses. Quand tu es mort, c’est moins porteur…
Le vélo est donc mortel. C’est sans appel. C’est ainsi. Un cycliste averti en vaut deux.
Soyez super prudents !

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