Vélos sur-mesure : DES MACHINES EN VOIE DE DISPARITION

Il y a bientôt quinze ans, lorsque sortait le premier numéro de l’Acheteur Cycliste, nous découvrions l’univers du sur-mesure. A l’époque, les grands noms s’appelaient Time, Colnago, Pinarello, Merckx, Cyfac ou Parlee. Quand nous avons décidé de (re)faire un comparatif de vélos sur-mesure, il a bien fallu constater que les quatre premiers de cette liste avaient abandonné la spécialité. Et ce ne sont pas les discours marketing de certains qui veulent faire croire qu’ils en sont encore qui changent la donne.
Alors, pourquoi et comment est-ce possible ?

DFU
Le gabarit automatique Guru, aujourd’hui propriété de Cannondale : la machine parfaite ?

Le sur-mesure représente, pour beaucoup, la machine ultime. C’est plutôt vrai. Mais c’est loin d’être aussi basique. En fait, il existe presque autant de géométries sur-mesure que de constructeurs. Chacun son approche,
chacun ses croyances. C’est la conclusion à laquelle je suis arrivé après quinze années de quête. Autant dire que le mythe du vélo sur-mesure a pris du plomb dans l’aile. Car si un vélo à vos cotes est la garantie de rouler mieux et plus longtemps, encore faut-il qu’il soit… vraiment à vos cotes ! En outre, entre le recul d’un constructeur international et celui d’un artisan, il arrive que le « bon » ne soit pas forcément celui qu’on attend : un jeune artisan peut tout aussi bien se rater et un grand constructeur taper juste ! Il faut donc vous faire confiance… à vous !

Dynamic Fit Unit

La solution, s’il y en a une, n’est pas magique. Elle demande du temps, d’être attentif à votre corps sur le vélo, d’identifier, à force, les endroits où vous ne vous sentez pas bien, où vous avez mal : épaules, cou, poignets, os ischions du bassin (les deux « pointes » en contact avec la selle) et, évidemment, les cuisses et les mollets. Notez tout mentalement. Soyez précis : au bout de combien de temps ou de kilomètres cela arrive. Et où. On vous l’a déjà dit ici, l’outil indispensable est le canif BTR. N’hésitez pas une seconde à changer vos réglages. Même si, à chaud, il faut se méfier, on sent les changements quasi immédiatement, certes, mais souvent plus forts qu’ils ne sont. Le corps s’est adapté à la position, et il ressent puissamment le moindre changement. Mais sans cela, impossible pour vous de vous construire un schéma corporel. C’est comme de l’entraînement à la bonne position. La selle, la potence, le cintre. On y va un par un, bien sûr. En commençant, à notre avis, par la selle.

La selle, le début de tout…

Une selle qui creuse vous « bloque » dans une position, alors optez pour un modèle plus plat, plus long. Et déplacez votre selle. La réponse vient souvent dans l’avancée de celle-ci. La distance entre votre milieu de selle et votre cintre est capitale pour le confort et la force. Progressivement, vous allez vous trouver de mieux en mieux posé. Et si, malgré vos réglages, vous vous sentez trop court ou trop long, c’est la longueur de la
potence qui cloche. Changez-la ! Un modèle basique coûte 30 euros. Ca les vaut.

Les selles2

N’oubliez pas non plus l’assiette de la selle : basculer la selle légèrement en avant, la faire légèrement piquer du nez est souvent la réponse à une
assise douloureuse, surtout du côté périnée. Et là, avec le bon réglage, on revit !

Les selles1
Les selles et les potences doivent s’adapter à votre étude posturale, et non le contraire ! Plates, creuses, courtes, larges, ouvertes, il y a forcément les vôtres.

La potence

Passons à la potence. Deux points sont à identifier : longueur et inclinaison. La longueur est la priorité. Là, pas trop de miracle, il faut essayer. A ce stade, les études posturales, toutes, sont d’une aide précieuse (comme pour la hauteur de selle) : sur un gabarit, on pédale et on effectue des réglages sur la potence du gabarit. Comme on peut la faire coulisser en pédalant. On gagne beaucoup de temps. Le meilleur système que j’aie croisé est celui de feu Guru. Nous avions découvert, chez eux, à Laval (à côté de Montréal, pas en Mayenne !), un gabarit qui pouvait électriquement allonger et changer l’angle de votre potence pendant que vous pédaliez. Génial ! Le système a été racheté par Cannondale, mais on le trouve chez certains grands détaillants (2, rue des Pyrénées 68350 Didenheim. 03 89 06 06 06. contact@gekobike.com).

Les potences
Réglables ou très anglées, n’hésitez pas à tâtonner pour identifier votre position idéale. L’étude posturale ne fait pas tout. Soyez curieux !

L’inclinaison est souvent d’une moindre importance car les potences traditionnelles présentent généralement un angle de 84/6° (Ritchey) ou de 83° (Deda) ou encore -10° (Shimano) assez similaire. Comprenez que ces valeurs se réfèrent à un angle de 90°(vertical) ou 0° (horizontal). Ce qui compte, c’est de sentir si le guidon ne plonge pas trop (angle important) ou, au contraire, s’il n’est pas trop haut (angle faible). Et n’oubliez pas, les potences sont presque toutes réversibles, donc les angles s’inversent dans ce cas. Mais au moins, cela peut vous aider à comprendre quand c’est
trop ou pas assez !

Le cintre

Ça, c’est assez simple, les tailles de cintres sont peu nombreuses, donc entre 40, et plutôt 42 ou 44 cm, on se réfère à sa largeur d’épaule et on avise. Le point à vérifier, c’est le « Drop ». Le drop est la distance entre le haut et le bas du cintre : en général, moins il y en a, mieux ça vaut. D’où l’explosion des cintres « Compacts » qui présentent entre 125 et 130 mm de drop.

Les cintres
Le bon cintre n’est pas toujours le plus beau. C’est même rarement le cas ! Le « Drop » et le « Reach » sont des valeurs à absolument vérifier avant l’achat.

Notez que depuis l’avènement des cadres sloping et le peu de tailles disponibles, le choix de la forme du cintre est devenue très importante : en effet, la hauteur de la douille a un impact majeur. Jadis, cette dernière évoluait presque de centimètre en centimètre, en fonction de la taille du cadre. Tous faisaient comme Colnago. Aujourd’hui, c’est fini. On a au
minimum 20 mm d’écart d’une taille à l’autre : il faut donc souvent compenser ! Et c’est le cintre qui s’y colle. La position de votre dos
et l’aisance de préhension du cintre en seront d’autant améliorées.

Ensuite, on a le « Reach » : atteindre, pour les mauvais en anglais ! C’est la profondeur du cintre. Ca joue surtout sur la longueur, mains en bas. Au fond, on s’allonge, ce qui est utile contre le vent ou « à la planche ». Mais cela impacte aussi beaucoup la position des poignées : un cintre avec beaucoup de reach place vos « cocottes » loin devant. Comme si votre potence était plus longue. Là, attention, car la différence entre votre position mains en haut du cintre et mains aux poignées peut varier de plusieurs centimètres ! Il faut donc vous demander quelle est la position que vous usitez le plus, et opter en fonction : si vous roulez souvent mains aux cocottes, ce n’est pas trop grave car les autres positions, type grimpeur ou rouleur, en bas, en saisissant le bas du cintre, seront plus courtes. En revanche, si c’est l’inverse, optez pour une potence préconisée par l’étude posturale, sinon vous serez toujours « à la planche » sur votre vélo. Et comme cela peut se jouer sur un ou deux centimètres, ayez l’oeil…

Ce que l’on sait… du terrain !

Le reste, à savoir les angles de tubes, le sloping, le type de boîtier, est plus du ressort du fabricant et de l’étude posturale en elle-même, car à ce niveau, cela devient extrêmement complexe pour tout un chacun. Nous avons remarqué une chose : des angles égaux (tube de selle, douille de direction) sont souvent profitables. Ensuite, 73° semblent être la valeur la plus dynamique. Enfin, plus on « marche », plus on a tendance à se mettre sur l’avant (bec de selle) sur le plat, alors qu’en côtes, on se recule sur la selle afin de déployer la totalité du levier de nos jambes et pousser au maximum. Donc, on bouge ! Alors, si vous roulez souvent sur le plat et quelques côtes, regardez plus précisément une position avancée ; si, au contraire vous grimpez souvent, une position arrière semble plus adaptée.

Tout cela étant évidemment lié à votre niveau. C’est pour cela qu’il faut rouler. Par exemple, une fois votre étude posturale effectuée, adaptez-la au mieux sur votre vélo actuel, et testez-la ! Quitte à changer de potence ou de selle. Cela vous donnera déjà une petite idée du résultat et des sensations nouvelles.

N’oubliez pas non plus qu’avoir roulé sur une, deux ou trois tailles de vélo vous aidera beaucoup à dégrossir la bête. Au moins dans vos sensations, ce qui nous paraît toujours le plus sûr des moyens pour s’offrir un sur-mesure qui soit supérieur à un vélo normal. C’est quand même le but !!!

Finalement, techniquement, en quinze ans, tout a changé. Acier, aluminium, titane, carbone, chaque matériau a évolué et offre des prestations différentes.

Pour nous, le grand vainqueur s’appelle l’acier. De retour en trombe, facile à travailler, confortable, racé, il est un formidable retour vers le futur. Plus encore que le titane, il est le matériau numéro 1 en ce qui concerne le sur-mesure.

Le sur-mesure en France

Raymond Mariotto
Raymond Mariotto, Raymond Cycles : LE spécialiste français du titane italien sur-mesure : Legend, Passoni, Rewel…
Philippe Andouard
Philippe Andouard et son équipe : 30 ans de sur-mesure…
Cycles Cattin
Cycles Cattin

Raymond Cycles (74)
Cycles Alex Singer, Levallois-Perret (92)
Cycles Cattin, Poisat (38)
Cycles Levacon, Marcilly sur Seine (51)
Cycles Andouard, Saint-Juéry (81)
Cycles Berthoud, Pont-de-Vaux (01)
Cycles Vagabonde, Montélier (26)
Cycles Veran, Lyon (69)
Cycles Caminade, Ille-sur-Têt (66)

 

Mecacote Vincent Blondeau

Vincent Blondeau étudie la position des cyclistes depuis plus de vingt ans. Jusqu’au-boutiste, hyper actif, en relation permanente avec les autorités responsables des normes, son avis compte…

Tout le monde pense que le cyclisme étant un sport difficile, il est « normal » d’avoir mal partout en le pratiquant… c’est totalement faux, il est juste « normal » d’avoir mal aux jambes si l’on a fait beaucoup trop d’efforts. Toutes les autres douleurs seront qualifiées de pathologies ayant, en général, pour origine de mauvais réglages.

L’Acheteur Cycliste : « Vincent, qu’est-ce au juste qu’une étude posturale (EP) ? »
Vincent Blondeau : « Une étude posturale, c’est une « méthode » qui permet de déterminer la position d’un cycliste dans l’espace par rapport à une référence qu’est l’axe de la boîte de pédalier.

Ainsi, nous nous basons sur la hauteur de selle RCS (Recul de Creux de Selle), SC (distance Selle-Cintre) et H (Bascule entre la hauteur de selle et celle du cintre). La méthode choisie est le calcul qui permettra de déterminer la position des points d’appui en fonction de la pratique cycliste, la morphologie du cycliste, sa souplesse, ses éventuels handicaps, les pathologies et l’équipement. Je rappelle que nous avons été l’instigateur, dès 1998, du « creux de selle », du « talon virtuel » ou cambrure de la chaussure, puisque chaque selle ou chaque paire de
chaussure est différente : Souvenez-vous du grand Merckx qui touchait sa selle bien souvent… C’était simplement parce qu’à cette époque, les selles Unicanitor de Cinelli avaient un creux de selle « flottant », car la structure en plastique manquait cruellement de rigidité… »

AC : « Un conseil pour se lancer dans une étude posturale ? »
VB : « En gros, il existe plusieurs méthodes d’EP. Si c’est votre premier vélo ou si c’est la première fois que vous vous posez la question de votre position, faites basique : l’objectif est de faire mieux, pas forcément parfait.

Lorsque vous faites une EP, vous n’avez qu’un seul interlocuteur et c’est lui qui doit répondre à toutes vos questions. Les résultats des EP sont souvent différents et c’est logique, car chaque méthode est différente. Impossible de savoir laquelle vous convient le mieux sans tester. C’est votre feeling sur le vélo qui fera la différence. Nous, nous avons choisi une hauteur de selle « maxi », pour favoriser le passage au PMH (Point Mort Haut). Un buste incliné et les bras cassés. Nous favorisons la fréquence de pédalage et une position adaptée à chaque pratique cycliste. Et nous proposons un vrai SAEP (Suivi Après Etude Posturale) transparent et obligatoire.

Nous travaillons aussi avec des professionnels de santé partenaires, comme des podologues ou ostéopathes, car il n’est pas de nos compétences de pratiquer ce type d’actes. Mécacote a travaillé avec Podofrance pour la réalisation de semelles de vélo Podocycle, qui ont pour vocation de remplacer les semelles d’origine bien trop souvent de piètre qualité ».

AC : « La fréquence de pédalage, un élément à prendre en compte ? »
VB : « La philosophie de Mécacote est de favoriser la fréquence de pédalage. En effet, la fréquence de pédalage permet de limiter les contraintes articulaires, tendineuses et musculaires, et de favoriser le retour veineux… Ce qui est tout bénéfice pour le cycliste.

Dans la pratique, l’EP Mécacote va chercher à « imposer » une gestuelle de pédalage comportant trois phases principales et non quatre.

On entend dire que le cycliste « tire sur la pédale » et cela fait partie des exercices de musculation dynamique sur le terrain lorsqu’on monte un-faux plat « tout à droite » à 30 tr/mn… Sauf que dans les faits, il est pratiquement impossible de tirer sur les pédales au-delà de 60 tr/mn. Donc, c’est réservé aux ascensions.

Pour arriver à cela, Mécacote calcule la position afin que le cycliste soit le « plus haut » possible, donc que le franchissement du point mort haut soit facilité. Et qu’au passage du point mort bas, le talon de la chaussure soit déjà en train de remonter pour que le rendement soit optimisé lorsque le cycliste appuie sur la pédale ».

AC : « Comment attaques-tu une EP ? Tu as la réputation de demander beaucoup d’informations corporelles, notamment au niveau des pieds. Pourquoi ? »
VB : « Les pieds sont un élément très important : ils transmettent la puissance, alors il faut les choyer ! Nous vérifions tous ces points et conseillons, si nécessaire, de voir un podologue pour des semelles (pieds creux), de changer de chaussures pour les pieds larges (Bont / Luck / Lake / Sidi Mega) afin d’optimiser les appuis dans la chaussure. Un podologue comme Benjamin Saint Martin peut analyser, mieux qu’un capteur de puissance, la façon dont le pied appuie dans la chaussure.

Lorsque je vois 80% des cyclistes ne pas avoir de chaussures adaptées à leurs pieds, c’est dramatique, car c’est « l’embrayage » par lequel passe toute la force développée !

Sur vos voitures, lorsque l’embrayage patine, on le remplace… En cyclisme, il faut optimiser ce point particulier et avoir une chaussure vraiment adaptée au pied ; et au maximum 1/2 pointure de plus, soit 3.5 mm, et non pas, comme j’ai pu le voir parfois, 17 mm de plus que le pied ! Une décision prise par un cycliste qui avait le pied large. « Ca serrait devant ». Il fallait plus large, certes, mais pas plus long.

Avec Mécacote, l’EP se fait en plusieurs étapes : mesures des chaussures, des pieds et des métas. Analyse des semelles internes, mesures morphologiques, mesure de la souplesse, calcul de la position (en intégrant les accessoires), mesure des réglages et archivage de l’ancienne position, analyse des écarts, mise en position du cycliste pour analyse visuelle (qui permet de déterminer si la selle est adaptée au cycliste et d’analyser la « courbure vertébrale »).

Pour finir, naturellement, réglages du vélo avec ses accessoires. Si le temps le permet, le cycliste va rouler sur la route pour une première impression.

Lors de l’étude, rouler sur la route plutôt que sur un hometrainer nous paraît supérieur, sinon cela n’est pas « réel » comme situation, par rapport à la route… En l’absence de risque, le cerveau déconnecte la surveillance sécuritaire pour se concentrer uniquement sur l’acte de pédaler qui devient réfléchi.

Au final, le suivi après étude posturale dure une année et demeure visible par tous, car selon nous, c’est le cycliste qui dit que l’EP est terminée ! »

AC : « En parlant du pied, les pédales présentent désormais toutes, plus ou moins, une liberté angulaire. Un bon point, non ? »
VB : « Il faut rappeler qu’en 1970, nous avions des chaussures avec des cales clouées, sans liberté angulaire, et pas de pathologie du genou !

Les pathologies du genou sont arrivées avec les premières pédales automatiques, car personne ne savait régler les cales. Dans ce domaine, il est illusoire de croire que régler uniquement l’engagement et mettre de la liberté règle les problèmes. Il faut systématiquement régler la hauteur et le recul de la selle pour éviter les soucis. Une EP doit tout prendre en compte, y compris les différences de longueurs des membres, ou les handicaps, et être validée sur le terrain car le cyclisme se pratique sur la route. Et je le répète, c’est le cycliste qui doit dire si le résultat est atteint, et lui seul ».

AC : « Les « pros » devraient être l’exemple parfait de cyclistes qui ont fait l’objet d’une EP. Pourtant, plus aucun constructeur ne propose de vélo sur-mesure ! »
VB : « Un « vélo de pro » est confortable à 40 km/h de moyenne, moins à 25… tout comme la perche de Renaud Lavillenie qui lui a permis de sauter 6.16 m. Dans les mains d’un amateur, elle aurait l’effet inverse : ne pas aider à sauter du tout !

C’est donc la position qui sera confortable plus que le vélo, car le message des constructeurs est : toujours plus légers, toujours plus rigides, toujours plus confortables ! Mais dans les faits, on voit des élastomères fleurir sur les vélos pour apporter du confort. Tout et son contraire, donc, sauf si vous utilisez un vélo en titane qui est le plus adapté pour avoir du confort sans la mollesse, comme il y a une trentaine d’années.

Mais c’est cher, dur à travailler et long, alors… »

Quelques liens pour mieux comprendre
les pathologies :
www.mecacote.com/les-pathologies-en-cyclisme/
Les formules obsolètes :
www.mecacote.com/activites/mecacote/formules-idees-fausses/
Saep :
www.artisansducycle.fr
Quelques tutos
www.youtube.com/watch?v=PALj1VuhCWs&t=30s
www.youtube.com/watch?v=P5It6dcYiDg&t=1s
www.youtube.com/watch?v=vRIfWBqeWic

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