Tour 2022

Vélo ville : Le club des « greffons » en plein boom !

Effarant, délirant, catastrophique, débile, je ne sais pas quel qualificatif va le mieux – tous, sûrement — aux nouveaux cyclistes, enfants du covid, faux écolos mais vrais radins qui se sont mis au vélo depuis peu.

Voilà l’histoire.

Je vais au bureau à vélo environ 2 à 3 fois par semaine. Été comme hiver.

Mais voilà, si tous les cyclosportifs savent que l’automne et l’hiver, il faut redoubler de vigilance et s’équiper en conséquence, nos bobos progressistes, eux, ressemblent à des bébés tortus fraîchement éclos qui se ruent vers la mer sous les raids meurtriers des hérons et autres mouettes ! Drapés dans leur (in)suffisance, ils n’ont pas intégré que dans cette jungle urbaine qu’ils croient maîtriser à coups de dopage mécanique, de chasseurs ils sont devenus proies. Et franchement, sur la route, ils font penser à un banc de harengs aux prises avec des espadons en chasse !

La nuit, tous les chats sont gris...et tous les cyclistes sont à l'Ouest !

Voilà l’histoire.

Je vais au bureau à vélo environ 2 à 3 fois par semaine. Été comme hiver.

Mais voilà, si tous les cyclosportifs savent que l’automne et l’hiver, il faut redoubler de vigilance et s’équiper en conséquence, nos bobos progressistes, eux, ressemblent à des bébés tortus fraîchement éclos qui se ruent vers la mer sous les raids meurtriers des hérons et autres mouettes ! Drapés dans leur (in)suffisance, ils n’ont pas intégré que dans cette jungle urbaine qu’ils croient maîtriser à coups de dopage mécanique, de chasseurs ils sont devenus proies. Et franchement, sur la route, ils font penser à un banc de harengs aux prises avec des espadons en chasse !

juste pour le fun : le Trotteur....
...et le livreur Uber eats : deux fournisseurs officiels de greffons.

Frais ! Il est frais mon greffon !

Il n’y a pas si longtemps, un ami d’enfance, devenu chirurgien me disait avec gourmandise que depuis 2 ans, la saison des greffons était ouverte !

On sait que dans le corps médical, on a tendance à banaliser le drame pour mieux s’en protéger mais pour le coup, lui m’a confirmé son affirmation : entre les trottinettes, l’hiver et les nouveaux cyclistes, les chirurgiens ont désormais presque l’embarras du choix. Cerise sur le cerveau, les greffons sont d’une qualité remarquable car souvent jeunes…

Ce soir, il fait bien nuit et il est tombé une pluie fine sur Lyon. Il est 19 h00. Je rentre.

La chasse est ouverte !

Je regrette souvent de ne pas avoir de caméra sur mon vélo…

Pour le trajet retour du jour, j’ai eu droit à tout. Ou plutôt, j’ai tout vu. Comme un florilège du je-m’en-foutisme, de la bêtise et de l’inconscience humaine à vélo.

Tout d’abord, les VAE de luxe. Eux, leur truc, c’est la vitesse. Leur vélo va à 25 km/h donc il faut aller à 25. En toutes circonstances. Vélos « de fonction », Casque allemand sur la tête, éclairage à la mode et roule ma poule. C’est Mad Max version bobo.  Rien ne les arrête. Sauf, bien sûr, quand une voiture a le malheur de prendre sa priorité à droite. Là, pas le temps ni le réflexe de freiner et c’est le carton. Autre péché mignon du VAE version SUV, la piste cyclable leur appartient. Vélo imposant, belle vitesse, ôte-toi de la que je m’y mette !

Enfin, corollaire à la chose, ceux-là étaient rarement des cyclosportifs accomplis avant le grand boom du VAE. Donc, à 25 km/h, ils n’imaginent pas une seconde qu’un autre cycliste puisse les rattraper. Leur vision est en mode avant. À l’arrière, cela ne marche pas ! Donc, quand on les double, faut gueuler pour les prévenir.

Péché mignon ? Doubler sur une piste cyclable alors que tu arrives lancé derrière eux.

Mon Bobo : Equipé au cordeau, vélo puissant et eclairé : La piste cyclable est a lui. A lui tout seul...,

L’étudiante et l’« Exécutive »
Autre profil, autre style.
L’étudiante en « prepa ».
Elle, c’est le vide sidéral sur un vélo.
Elle ne respecte absolument rien. Aucune signalisation, aucun feu, aucun danger n’est inquiétant à leurs yeux. Le vélo, c’est open bar.
Le plus incroyable, c’est cette capacité à totalement ignorer le danger. Stop, priorité, voiture qui se gare, clignotant (qu’elle ne voit pas de toute façon), passage entre les voitures et le trottoir, tout y passe. Elle est seule au monde. Mais elle mourra en faisant beaucoup de malheureux.<br>
À commencer par le type en voiture qui la shootera sans avoir commis la moindre faute de conduite.

Tout à l’heure, juchée sur son joli vélo de fille, bonnet et écharpe assortis, il y en a une qui m’a dépassé sur la droite (!) alors que j’étais arrêté à un stop. Un croisement à 90 s’il vous plaît.  Visibilité quasi nulle.
Qu’à cela ne tienne, elle est passée sans un regard à droite. Rien. Nada.
Comme si la route à droite n’avait jamais existé.
Tout droit vers sa destination…En attendant que ce soit celle du cimetière. Incompréhensible. Même plus d’instinct de survie…
Que s’est – il passé pour qu’on en arrive à de tels comportements ? Mystère.
En la rattrapant, en pleine réflexion de savoir si je l’aurai aidé en cas de carton, je lui souffle, en passant : « vous êtes passée à un millimètre de la correctionnelle ». Je pense qu’elle n’a rien compris…

Péché mignon ? Prendre une de ces pistes cyclables « factices » à contresens, celles qui sont en sens interdit des voitures et délimitée par un coup de pinceau au sol et t’arriver de face :
Une poule qui a trouvé un couteau.

J'ai vu mieux pour mon étudiante. Mais pas toujours facile à saisir sinon on risque sa vie aussi.
L’Aigle noir, l’ami des médecins
Un peu plus loin, je tombe sur l’un de mes quatre cobayes de la soirée : le « sombre » idiot. Lui, il est reconnaissable entre mille : il roule sur un fixie « Réplica » qu’il a plus ou moins réhabilité. Lui-même…
Payé 50 euros sur le bon coin mais agrémenté de 200 euros de chinoiseries à la mode achetées sur Amazon . Le truc ne freine pas mais il a une roue profilée et un cintre plat. Ça le fait… Braquet ?  52 x 14. Il ne sait pas qu’il y en existe d’autres.
Lui, il a mis tous ses ronds dans le look de son Spad.
L’éclairage, c’est pour les autres. Le casque aussi. Alors, le soir, c’est l’aigle noir :  il est furtif !
Parfaitement Invisible, il est chargé d’une sainte mission : allez le plus vite possible d’un point à un autre. Pour cela, il a une méthode : il doit doubler, à chaque fois, le cycliste qui le précède. Et idéalement, l’écœurer. Résultat, il est à bloc tout le temps. Là encore, on voit le tableau qui se dessine : Feux, stop, priorité, dépassement à droite, tout y passe…Jusqu’à son propre futur trépas. Un excellent donneur.
Difficile à chopper en photo : l'Aigle noir est perpetuellement en mouvement !
Document rare : Un "aigle " posé...

L’occasionnel
Lui, c’est un autre genre encore. Le gentil « blaireau ». Presque attachant.
Il n’avait pas prévu de rentrer à vélo mais les évènements finissent par le mettre en selle. On le croise souvent le soir. Sa monture diffère en fonction de l’occasion : Un VTT deux fois trop petit pour lui, un vieux course en acier voire un Vélib !
Au niveau vestimentaire, on le reconnaît assez vite aussi : le sourire du plombier vu de derrière, pédalage en crabe, une sorte de blouson léger en faux cuir et évidemment, pas de casque. Coté lumière il est lui aussi aux abonnés absents. Sauf s’il a récupéré un vélib’.
Coté comportement routier, il est moins agressif que l’Aigle noir et moins dans la lune que l’étudiante. Il peut même s’emballer un peu en prenant du plaisir à pédaler.
Coté braquet, toujours tout à droite.
Mais comme il ne sait où il va, tout est possible.

Sa botte secrète ? Il ne sait pas faire de vélo.

Attention, ne pas confondre : l'occasionnel est à droite.

Le « fumeur »…
Tout est dit.
Pour lui, le vélo, c’est d’abord un moyen de faire un doigt d’honneur à l’ordre établi, au capitalisme et… À l’élégance. Il ressemble souvent à un clochard. On ne le trouve que dans les quartiers d’artistes limite Underground. Comme il ne fait rien, il n’a pas un flèche. Et son vélo s’en ressent. Intermittent du spectacle, il n’a que peu d’appétence pour le vélo mais comme c’est quasi gratuit, il pratique.
D’ailleurs, c’est souvent l‘ex – vélo d’un mec qui travaille en costard qu’il a récupéré aux Puces. No problemo pour notre fumeur, Lui, il roule sur tout ce qui bouge. Vélo de femme compris.

Bien entendu, il roule toujours fumé comme un hareng !
Avantage, il va tellement doucement qu’autour, on arrive toujours à l’éviter.

Votre serviteur…
Toute charité bien ordonnée commence par soi-même. Beau vélo, trop beau même pour faire 20 bornes par jour mais je supporte difficilement de rouler sur un plomb. Péché d’orgueil et mauvaise éducation sûrement…
Casqué, doublement éclairé et attention ultra-décuplée pour ne pas finir à l’hosto.
À l’avant, Lezyne 800 + un truc de …Norauto, acquis un soir ou je m’étais fait surprendre par l’extinction de mes feux.  À l’arrière, éclairage haut et intégré de mon casque Met Trenta K , feu clignotant Michelin sur ma tige de selle et feu arrière Lezyne quatre diodes.
Je respecte pas mal les feux. Tous les « gros », évidemment et même quand je passe, je m’arrête avant. Hier, me suis même fait félicité par une automobiliste alors que la « folle étudiante » venait de lui passer sous le nez au stop…
Tout cela me laisse le loisir d’observer mes congénères. Et ce n’est pas beau à voir, mes amisAlors, si nul n’est parfait, grossir la banque de données d’organe de mon copain Frank est une louable attention mais un destin guère enviable.Faites attention à vous et n’oubliez pas : En s’arrêtant au feu, on souffle un peu, on profite, et ça met toujours un petit coup de pression civique à celui qui passe.
RJ
Mon Lezyne 800 XL à 5 ans et pas une ride...
Eclairge intégré sur casque MET Trenta K. Ma Securité permanente. Eclairage tête haute !

Une réponse

  1. Super article… et tellement vrai malheureusement.
    Je fais tous les jours le trajet Asnières sur Seine vers La Défense et des spécimens comme ça j’en croise des dizaines chaque jour… votre ami chirurgien a effectivement un bon fournisseur !!!

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