Un acier pour Peter ?

Un acier pour Peter ?

PETER SAGAN C’EST ZORRO

Cette année, à lui seul, ce garçon, est parvenu à sauver l’intérêt des deux plus grandes courses du monde, Le Tour de France et le Championnat du Monde. Impressionnant ! Et l’on ne parle même pas du Tour des Flandres… L’UCI devrait déjà songer à lui faire une stèle. Mais comme on est gourmand, nous avons une autre proposition à lui faire : rouler sur un acier. Depuis dix ans, pour se faire bien voir, les politiques et les constructeurs n’ont plus que ces sujets pour se refaire une virginité : l’empreinte carbone, le bio, l’environnement, la pollution, etc… Car, quand même, on pratique un sport nature à 200% ! Bien sûr, dans les faits, tout le monde s’en fout. Mais une porte s’entrouvre à eux. Nous parions que le premier qui sautera dessus remportera assurément le magot : nous parlons de l’acier. En 1997, Laurent Brochard devient champion du monde avec un titane. En 1998, Marco Pantani réalise le doublé Giro-Tour sur un Bianchi Alu. En 2004, Magnus Bäckstedt s’offre Paris-Roubaix sur un « Bianchi », encore, titane. En 2006, Damiano Cunego domine le Giro sur un Specialized alu… Mais durant ces années, qui voient le sur-mesure disparaître pour des raisons de coût et de rationalisme industriel, beaucoup de coureurs, trop petits ou trop grands, se font faire des vélos dans tous les matériaux possibles… sans en souffler un mot, bien sûr, au grand public. Tous sont évidemment sur-mesure, contrairement à leurs petits copains « carbonés » à trois, quatre ou cinq tailles ! A l’époque, l’acier était, il est vrai, en retrait. Mais voilà, entre 2007 et aujourd’hui, l’acier a fait sa révolution. En termes d’efficacité, il est indéniablement revenu au niveau. Sauf qu’il ajoute deux points incontournables que lui seul peut offrir aux professionnels : le sur-mesure tout d’abord, et… une empreinte carbone divisée par 100 ! Fabriqué en Europe ou aux Etats Unis, par des artisans spécialisés européens ou américains, sous un régime social normal et dans un cadre sanitaire contrôlé, l’acier représente déjà le ticket gagnant de la communication. Ajoutez la limitation des transport d’un océan à l’autre, particulièrement néfastes au bilan « vert » d’un vélo, et les constructeurs ont tout sous la main pour se draper dans une immense cape de pelouse anglaise ! Enfin, cerise sur le gâteau, les vélos seraient confortables, classes, uniques et sur-mesure. Reste à convaincre Peter. Pour que la mayonnaise prenne, il faudrait que le fantasque et extraordinaire champion qu’il est, gagne demain avec un acier. Il réglerait définitivement les questions sur le rendement et, de plus, y gagnerait sûrement une position plus… élégante ! Alors, Monsieur Specialized, cher Mike Sinyard, vous qui préconisez, à raison, l’étude posturale pour tout un chacun, si vous construisiez demain un pur acier sur-mesure pour Peter Sagan, ça aurait de la gueule, non ? Vu le caractère du garçon, on le voit bien tenter le coup ! Et prendre le risque ? (*) Bon, je plaisante, évidemment. Quoique… Moi, j’attends mon acier LeMond qui est à la peinture. En France. * C’est que son actuel Spe, un sublime Venge Vias, est une authentique bombe.
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