Les RD 38 Sur la route
Pour une fois, J’ai attaqué par la descente. Une histoire de parking. Et comme cela m’arrive parfois, déjà dans cet exercice, les roues « parlent ».
Il faut dire que juste avant, j’avais fait le même exercice avec mon Origine GTR, afin de me remettre en mémoire les sensations distillées par cet attelage…
On installe dans la foulée les Look sur le GTR, même braquet, bien sûr, un 34×25 et c’est parti. Je suis donc dans la descente et je ressens déjà les effets de ces roues sur le GTR.
Au pied de la bosse, demi-tour et c’est parti pour trois montées successives : la 1ère tout en douceur, la seconde comme les roues le permettent, sans se faire mal non plus, une affaire de cadence puis une troisième ascension, nerveuse, avec un passage en danseuse avec du braquet.

Dès le 1^er passage, les Look démontrent qu’elles sont bien nées. On tourne les jambes facilement, l’inertie est dynamique créant une sorte d’aisance.  Lors du passage à 7,5 %, elles restent parfaitement saines. Les cuisses durcissent dans la foulée, c’est normal, mais on ne ressent pas ce point précis, dur, en haut des cuisses, un signe qui ne trompe pas : On force pour compenser la déformation des jantes. Là, rien de tout cela. L’agression musculaire due à l’effort se fait de façon très linéaire, dans toute la jambe. On se sert donc de toute sa  longueur et des muscles pour avancer. Impeccable.
Cela permet de cadencer sans s‘essouffler et tenir un rythme, même soft. C’est ce qu’il faut pour vaincre un col si on n’est pas au top physiquement.
Lors du second passage, c’est mieux…et moins bien ! tant que l’on reste sous les 6%, les Look et mon GTR se baladent. C’en est même très agréable. On dynamise le tout avec plus de cadence, le vélo réagit plus facilement et on a l’impression qu’il est plus léger. Très ludique. C’est la réaction normale lorsque l’on met suffisamment de vitesse de jambes sur un vélo. Les Look vous accompagnent étonnamment bien. Mais attention, c’est l’effet « drogue » : on s’envole un peu mais à un moment, on va redescendre d’un coup et là, c’est fini. Il faut être assez en forme pour utiliser ces roues ainsi et, ça va avec, être plutôt léger. On roule ainsi au mieux du potentiel de ces roues. C’est la bonne allure.

Troisième passage : là, j’y vais franchement.
Vu ma forme actuelle et mon poids on peut penser que c’est incompatible avec un tel exercice. Et bien non ! C’est presque le contraire même car j’arrive assez vite aux limites des roues. On a tôt fait de constater alors  que leur grande qualité est de ne pas se désunir : elles stoppent juste d’être  dynamique, de vous accompagner. Elles …s’évanouissent en quelque sorte. Et si vous forcer encore, là, vous allez juste vous faire  mal aux cannes  et vous épuiser pour des clous ! Elles ne veulent pas se faire agresser, c’est tout.
Dans le cas contraire, on retombe sur les défauts classiques d’une roue à disque de bonne facture mais pas optimale : dure à emmener et surtout dévoreuse d’énergie.
Reste que le comportement global et même le rendement de ces roues nous a encore surpris. Mon Origine GTR est redevenu (en grande partie) ce qu’il était avant sa greffe osseuse d’étriers disque : Un vélo assez tolérant, ludique et rapide. Bien sûr, son coté joueur a disparu mais ça c’est pareil pour tous les vélos à freinage hydraulique que nous avons pu tester. N’empêche, j’ai repris du plaisir à rouler avec mon GTR et ça, ça ne compte pas pour des clous. De nouveau, on peut envisager d’aller grimper des cols difficiles sans se demander dans quel état on va rentrer et à quelle heure !