GIRO 2022

À quoi servent les Sprinters ?

Avant-Hier, lors de la 3ème étape du Giro, bien emmené par son train, Mark Cavendish s’est imposé, dans un sprint plutôt clean.
Mais décidément, ces étapes qui finissent par des sprints sont des tannées, visuellement voire sportivement parlant.

Alors, une fois encore, à quoi servent les sprinters ?

Et une de plus pour le Cav' !

À rien !

Depuis 30 ans, on a tous pris l’habitude de faire avec cette catégorie de coureurs hyper spécialisée. Costauds, hyper véloces et trompe-la-mort, ils sortent de leur boîte seulement lorsque la ligne d’arrivée apparaît au bout de la route.
Cette chronique n’a pas pour but de ne pas valoriser le talent de ces garçons mais il faut bien reconnaître que leur succès dépend de caractéristiques et d’un comportement qui va à l’encontre de la noblesse d’autres catégories de coureurs, les grimpeurs et les puncheurs.

Un sprinter, c’est d’abord un planqué !

Son but, chaque jour que dieu fait, c’est de se planquer dans le peloton et ne pas donner un coup de pédale. Merci le prestige.
Ensuite, il leur faut un parcours le plus plat possible car 90 % d’entre eux ne passent pas les dos d’ânes, même si l’évolution du sprinter moderne va vers un entraînement qui intègre de pouvoir passer une difficulté à bloc, en fin d’étape, sans être trop cramé pour l’emballage final.
Enfin, il leur faut trois ou quatre coéquipiers qui se défoncent pour les emmener à bon port.
Bref, en matière d’admiration, j’ai un peu de mal.
Reste leur courage et les risques qu’ils prennent, qui eux imposent le respect. Mais c’est tout.

Côté spectateur, c’est vraiment inintéressant. Encore plus depuis l’apparition des trains. Il y a quarante ans, quand un Maertens, un Esclassan, un Planckaert, un Raas voir un Abdoujaparov s’imposait, au moins, il y avait du suspense. Passablement laissé à leur sort, il fallait remplir toutes les cases pour s’imposer : les jambes, le placement, le feeling, la grinta , le bon braquet, etc.

Aujourd’hui, c’est devenu limite inintéressant. Un élément, un seul résume cette pensée : Mark Cavendish a été récemment comparé à Merckx au nombre de victoires sur le Tour. Comment en est-on arrivé à une ineptie pareille ?
Et puis, un constat : si on enlevait les sprinters du peloton, cela ne changerait rien ! Il y aurait toujours un emballage final, un vainqueur, probablement le plus frais et le plus complet.
Où serait le problème ?

Mais retirer les puncheurs de la planche des belles filles ou à la flèche Wallonne, enlever les grimpeurs qui s’envolent en montagne, avec, à chaque fois, une dramatique, certes plus ou moins longue, mais une dramatique quand même qui voit des hommes, parfois favoris, se rasseoir sur leur selle dans une symbolique tellement humaine de soumission au champion du jour, tout cela changerait fondamentalement le cyclisme.

Alors, si un organisateur de grand tour avait le courage de supprimer ces insipides arrivées au sprint, le vélo y gagnerait sûrement beaucoup.

Un candidat ?

RJ

Quand les "trains" s'y mettent, il faut s'appeler Caleb Ewan ou , jadis, Robbie Mc Ewen pour parvenir à s'imposer. Avant, c'est le numero d'équilibriste...

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