La Chronique a 5 cents...

Abruti au volant, abruti à vélo.
Ceci n’est pas une révélation mais tord le cou à pas mal d’idées reçues dont celles qui disent que les cyclistes seraient des agneaux que l’on enverrait à l’abattoir dès lors qu’ils enfourchent leur petite reine…

Le sujet est autre.

Avec la Crise du Covid et nos amis les Verts nouvellement aux commandes de nombreuses villes, avec l’ineptie des rues à sens interdit sauf pour les vélos (avec un marquage à moitié invisible au sol), avec des vélos dans un état limite, notamment les freins, le pourcentage d’accidents a progressé de 30 % ! En effet, on dénombre 123 décès à vélo depuis le début d’année. Pour dramatique qu’il est, ce chiffre reste « négligeable » mesuré à l’aune d’un pays à vélo. Mais le pourcentage de progression fait peur. Et ce n’est pas fini.

D’autant qu’on ne sait pas combien il y a de cyclistes en France…

Le problème est bien plus profond et n’a rien à voir avec le vélo !
Quand vous mettez un abruti derrière un volant ou un guidon, la réflexion est la même, le résultat non. Dans ce pays où tellement de gens ne respectent rien, aussi à cause de lois hors sol mais aussi de l’absence de sanction réelle, c’est la fête au village.
Sauf que lorsque tu fais tout et n’importe quoi à vélo, cela se paie cash. Que ce soit à Carpentras, Lyon ou la capitale, les gens sont cinglés. J’étais encore la semaine dernière à Paris. J’ai pris pas mal de trottinettes et de taxis… Passons sur le respect du Code de la route, il est inexistant. Les feux, les trottoirs, l’éclairage, le respect, le savoir-vivre, tout est foulé aux pieds.
Mais l’indicateur fabuleux, celui qui démontre que « le » vélo est hors de cause, c’est le comportement même entre cycliste et trottinettes : c’est la guerre ! Dans le cas de pistes cyclables à deux sens, un cycliste sur deux est du mauvais côté. Au feu, c’est pire. En face de toi, quand tu es dans la bonne voie, tu as une petite nana qui te regarde comme si tu étais un goujat quand tu te plantes en face d’elle pour qu’elle daigne se mettre dans sa voie !
Je ne parle pas de ceux et celles avec leurs casques sur les oreilles. Vous savez, les gros, ceux qui vous isolent littéralement de votre environnement. Même pas sûr qu’ils puissent entendre un klaxon. Pour un cycliste qui teste des vélos avec des écouteurs depuis 15 ans, je sais exactement ce qu’il en est. Cela demande d’abord d’entendre, au moins, ce qui se passe autour de vous. En ville, c’est pire. Et dans ce cas, la moindre des choses est de respecter scrupuleusement le Code de la route sous peine de finir à l’hôpital en deux temps trois mouvements. Dans les grandes villes, on dirait que l’instinct de conservation n’existe plus.
Au secours.

Les taxis, nouveau « alien » de la ville
Reste les taxis. Une population que j’ai longtemps exécrée tant ils étaient lents sur la route et irrespectueux du client. L’avènement de Uber les a remis dans le droit chemin. Aujourd’hui, je discute souvent avec eux. Leur boulot est devenu délirant. Ils sont aujourd’hui, et il faut VRAIMENT leur rendre justice, les derniers défenseurs de la vie des cyclistes Bobo et autres inconscients de la circulation. Tels des aliens des temps modernes, ils doivent avoir des yeux qui tournent à 360° !
Ça leur arrive de partout et en permanence.
Sur les voies de taxi réservées, donc autorisées aux deux-roues, c’est le délire absolu, une zone de non droit. Les vélos roulent au milieu, avec en bandoulière « je t’emm… », les trottinettes de location déboulent des trottoirs, les trottinettes personnelles, parfois hyper rapides, zigzaguent entre tout ça. Les jeunes, en fixie, qui roulent à bloc et enfin, quelques égarés en cuissards et maillots, qui tentent de s’extirper de la ville pour aller s’entraîner et font attention de ne pas crever tous les 10 mètres.

Les nouvelles « piste cyclables » en test : Une déclaration de guerre a ceux qui bossent en voiture
Il a des gens pour qui arriver au boulot en sueur et les cheveux collés sur le front ce n’est pas possible. Ça les « écolos », cela leur passe au-dessus. Alors on taille dans le dur : je découvre, jours après jours, à Lyon, ces nouvelles pistes cyclables soi-disant temporaires. Certaines (sur les quais de Saône) prennent la moitié de la route. Notez qu’il existait déjà une piste cyclable « normale ». Maintenant, je peux rouler à vélo les jambes écartées ! Bien entendu, à 17 h 30, à vélo, nous étions 5 sur cette portion. À côté, c’est désormais une file ininterrompue de voitures qui vous accompagne. Les gens vont devenir fous, c’est une évidence. Et les mauvais comportements vont exploser, c’est tellement humain
En fait, c’est un peu comme si on leur avait écrit en gros sur le front « tu es en voiture ? Il ne fallait pas mon gars. Maintenant, tu peux pleurer ». Une autre phrase m’est venue à l’esprit mais je reste poli…
Si on ne donne pas d’option valable aux gens qui ont besoin de leur voiture pour travailler, il va y avoir de la casse. Mais allez expliquer ça à des idéologues déguisés en costume vert…

Enfumage…
Quand tu vois que le maximum de l’implication du gouvernement ce sont des actions bénévoles comme le permis cycliste enfant, tu comprends que tout le monde s’en fout. (Enseignants volontaires, directeur de centre de loisirs !). Pourtant, tout se joue là !
Quand j’étais môme, il y avait tous les ans la journée du Code de la route. Petits vélos ou plus souvent des Karting à pédales. On avait un circuit tracé dans la cour, des feux, des Stop, et tout. C’était génial. Encore un truc éducatif sérieux mais ludique passé aux oubliettes…
Alors, on peint des pistes cyclables en sens interdits qui sont de véritables incitations aux meurtres pour les automobilistes, on parle « vélo » à tout bout de champs. On se concerte avec des associations inconnues censées représenter les cyclistes (lesquels ?).
Et tout cela fini par la situation actuelle.
Ça va empirer, c’est une évidence. Mais ce sera une superbe occasion de choisir, selon le sacro-saint principe de précaution, d’encore imposer des règles drastiques, y compris à ceux qui roulent sérieusement, bien équipés et respectueux du Code de la route. Une occasion à ne pas rater pour la mare chaussée de verbaliser les cyclistes. Tous les cyclistes. Quant à la sécurité routière, les mal nommés, ils lancent, comme d’habitude, une campagne d’information via l’affichage sur les bus de message bien senti comme « attention a l’angle mort, il porte bien son nom ». Plutôt bien dit, d’ailleurs. Ils n’ont juste pas compris que le problème n’est pas l’incompréhension des gens face aux règles de la pratique du vélo mais leur propension à s’en ficher.

La solution…

Toujours la même. L’éducation et la répression intelligente.
L’éducation, on l’a dit. Le problème est bien plus vaste que la seule sécurité routière mais remettre en place à l’école la notion de Code de la route serait déjà la base. Les accidents ? Tu mets le chauffard, cycliste ou automobilistes un week-end avec les pompiers qui ramassent les mecs en morceaux sur la route.
Pourquoi l’éclairage est obligatoire la nuit et source de ta vie ? Pourquoi un casque ?
Tu prends le récalcitrant, tu lui mets un casque de boxe et tu lui mets un bon coup de tête en lui expliquant que c’est le quart de ce qui va lui arriver à vélo. Sans compter la déchirure des chairs. Un peu exagéré ? Des méthodes un peu limite ? À voire…
Moins violent, en tout cas, que l’énorme uppercut que l’on reçoit quand on vient t’annoncer que ton père, ton mari ou ton fils vient de mourir à vélo ou que le tribunal te condamne à la prison ferme après avoir tué un cycliste …
Alors plus que jamais, mes amis, soyez ultra-prudents. Dehors, en ville, à la campagne, c’est la jungle. Regardez pour trois. Gare au feu. Le rouge ne veut plus dire grand-chose pour beaucoup. Levez les yeux, en face de vous, même à vélo, il y a de plus en plus d’énergumènes à vélo, qui vous arrive droit dessus.
Le temps de l’insouciance à vélo est terminé. Changement de logiciel.
On vit une époque formidable…

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