Jusqu’à la lie…

Thibaud Pinot n’a pas pu défendre ses chances dès le début de l’étape vers Tignes en passant par l’Iseran. Sa chance, plutôt. Celle de gagner le Tour. Un Tour où pour la première fois, il avait réussi à éviter presque tous les pièges des deux premières semaines exceptée cette bordure qui lui avait coûté 1 minute 40.

Pourtant, dans la forme de sa vie, il était parvenu à redresser la situation en explosant à la régulière le tenant du titre mais aussi tous les autres. Tous les voyants étaient enfin au vert et le podium, à coup sûr, voire une victoire finale parfaitement envisageable .

Las, le destin en a encore une fois décidé autrement. De façon inexplicable, Pinot a soudain cessé de pédaler avant même les premières escarmouches . Déchirure ? Tendon d’Achille? Cheville foulée hier soir ? Toujours est-il que le franc-comtois avait déjà un bandage à la cheville dissimulé sous sa chaussette.

C’est un Thibaud en pleurs sur son vélo auquel nous avons eu droit en direct. Que le sport est dur, ingrat. Des heures, des semaines, des années de travail , toucher du doigt l’aboutissement d’un rêve et voir subitement tout s’écrouler sans raison ou presque.

Pourquoi ? Comment? Pourquoi lui ? Impossible de le savoir. En tout cas, il serait convenable que Thibaud Pinot reçoive l’ovation et le respect de tous les français. Il avait fait ce qu’il fallait pour finir en Jaune à Paris. Le destin, encore et toujours a décidé de le punir. Gratuitement.

Napoléon, lorsqu’il recherchait de nouveaux généraux, après avoir vérifié leurs états de service terminait toujours pas une question qui emportait tout sur son jugement : « A t-il de la chance ? « 

Il n’aurait surement pas enrôlé Thibaud…