Tour de la Provence

Sosa et Ineos décrochent le ponpom, une météo difficile, Alaphilippe déjà en forme et un « Ventoux » de 15 km…
l’édition 2021 du Tour de la Provence méritait le detour…

Sosa, vainqueur au Chalet Reynard et au général. Ca recommence ?

Deuxième course française de l’année. Seulement la 2e, voulons-nous dire. Alors faut que ça brille. Même un peu plus que la normale. Chez les journalistes sportifs, il règne pathologie qui s’attrape à la naissance : refaire l’histoire pour qu’elle soit plus vendeuse, quitte à la maquiller un peu !
Hier, les coureurs du Tour de la Provence ont donc escaladé le « Ventoux ». C’était annoncé partout : L’Équipe, Le parisien, les radios et la presse locale et même les sites étrangers (Today Cycling).
Eh bah non, désolé. Hier, les coureurs se sont départagés au chalet Reynard, arrivée de la 3e étape « sur les routes du Ventoux », comme le note judicieusement RMC. Mais aucun n’a grimpé « le Ventoux ».
Le Ventoux, c’est six kilomètres plus haut. Plein Vent et un dernier kilomètre et demi terrible, avec le fameux col des tempêtes.
C’est ici et nulle part ailleurs, encore moins au Chalet Reynard, que le Ventoux a créé sa légende. Visiblement, cela ne gêne personne. Imaginer que les 24 heures du Mans n’en fassent que 18. Vous appelleriez la course les 24 heures, vous ? Et courir un marathon, c’est 42km 195 m Et bien dans le vélo, no problemo ! On est plus à ça près…
Ce n’est pas très grave, après tout. Pourquoi s’exciter sur le sujet pourrait-on se dire ? Effectivement. Personne n’est mort. Mais un peu de respect et de clarté ne nuit point. Ce qui rend ce col si spécial et si dur, c’est le résultat d’un triptyque indissociable : longueur, vent et chaleur. Déjà qu’il faisait 5 ° samedi et non 38, Il était important de savoir raison garder et appeler un chat un chat car sans cela, les téléspectateurs des États-Unis, des pays scandinaves, en Asie ou en Australie, recevrons un message indiquant que Sosa a gagné en haut du Ventoux…et que Julian Alaphilippe est devenu un pur grimpeur. En une journée…
Il était donc important de mettre le holà, les points sur les « i », et l’église au milieu du village.

Dans le vif du sujet
Cela dit, on a eu droit à une belle ascension et une jolie empoignade. Et Si Julian a été dans le coup jusqu’au « sommet », c’est aussi parce que le col était amputé de six kilomètres.
Avec lui, deux autres sauterelles, Bernal, qui démontre qu’il va falloir de nouveau compter avec lui cette saison et Sosa, l’autre colombien du team Ineos. Celui-là, on va le laisser deux mois entre les mains du sorcier Brailsford et on risque de retrouver sur le tour de Romande ou sur le Dauphiné dans un costume de rouleur des familles, capable de tenir une moyenne de 50 km sur 40 bornes, le « tarif » chez Ineos. Mais coté ambiance, ça pourrait déjà annoncer un climat un peu tendu Ineos
Et on risque de le retrouver à faire l’équipier de luxe sur le Tour, selon une stratégie bien rodée chez le team Britannique.
Vous savez, chez Ineos, on a un leader désigné. Comme Wiggins et Froome en leur temps avec… Froome, déjà, ou Geraint Thomas. Des équipiers de super luxe, fidèles au-delà de la normale mais plus fort que leur leader !
Chez Ineos (Ex-Sky), tous les deux ans, il y a un coureur qui grimpe mieux que le leader. Il n’a plus qu’à « l’escorter », en lui montrant sa roue arrière…puisque ce sera lui sur podium l’année suivante ! Trop fort ces anglo-colombiens. Rappelons que Sosa en 2018, sur le tour de l’avenir, finissait 37 ème pendant que Bernal gagnait.
Sacrés progrès, Sosa, non ?
Valentin Madouas, notre grand espoir faisait lui 15e de l’épreuve, soit 22 places devant Sosa. Hier, il n’était même pas retenu par son équipe sur la course…

En tout cas, on attend avec impatience la prochaine épreuve UCI, soit le Het Niewsblad soit les Strade Bianche. Une classique belge et une sorte de Paris-Roubaix.
Attention à Ineos, il y en a encore qu’on ne connaît pas !

Un froid de canards dans le Ventoux, sur la route du chalet Reynard. 15 km d'ascension et une arrivée tronquée, comme à chaque fois que le vainqueur n'est pas designé tout en haut, à l'observatoire
Le champion du monde, malgré une chute la veille, semble déjà très affuté...
Alaphilippe, Bernal et Wout Poels
Sosa,(Ineos), a bati sa victoire finale en plaçant un demarrage sec sur la route du Chalet Reynard.

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