Salon Eurobike 2017
Désormais un salon pour composants !
Après un Tour de France plutôt fastueux en termes de lancements de machines de haut de gamme, l’Eurobike, salon de tous les superlatifs, est apparu forcément un peu « mou du genou ». Mais les fabricants de composants et accessoiristes
se sont, eux, lâchés. De quoi se faire plaisir et envisager son (futur ?) vélo avec un nouveau « look » !
Cela fait un bout de temps qu’on vous en parle : depuis quinze ans, ce salon gigantesque, incontournable et exhaustif est LA référence du genre. Après avoir renvoyé leurs concurrents à leurs chères études (Fiera de Milan, Mondial du Deux-Roues à Paris ou encore les Velofollies à Bruxelles), le voilà lui-même aux prises avec la désertion des acteurs majeurs du vélo, à savoir les Allemands et les Américains. L’hémorragie a commencé avec Specialized, il y a deux ans, lassé de dépenser toujours plus. Et puis tout s’est accéléré avec Trek, Cervélo, Focus, Cannondale, Canyon, Merckx, Giant, Lapierre, Cipollini, Bulls, Rose et Time, pour ne citer que les plus célèbres d’entre eux.
Heureusement que Scott garde le cap, sinon aucun grand n’aurait été présent.
En revanche, les Italiens semblent ne pas se poser de questions. Tous, sauf deux. Le premier, le plus français d’entre eux depuis son rachat par LVMH, le plus « successful », aussi : Pinarello ! Ensuite, l’habitué des shows étincelants et des films de communication à gros budgets, à savoir Cipollini !
ce que l’on va voir !
D’un autre côté, et là l’Acheteur ne va peut-être pas gagner au change, nous allons devoir attendre sagement les invitations des constructeurs pour découvrir leurs produits. Bref, cela devient très politique, très orienté, et l’information qui va parvenir jusqu’à vous va forcément en pâtir…
2018 : Quoi de neuf, docteur ?
Quoi qu’il en soit, cet Eurobike a encore attiré les foules et prouve, pour la énième fois, que les absents ont toujours tort. Mais pour les nouveautés, cela faisait un peu grise mine…
Cela étant, il y avait du nouveau quand même avec les Look 795 Light et Aerolight, revus et corrigés, un Wilier de feu, le nouveau Lightweight Urgestalt, un Bugatti improbable pour cyclistes très, très riches, un acier japonais (Tange) et quelques vélos titane toujours aussi élégants.
Sachez aussi, pour la petite histoire, que des marques quasi inconnues en France comme Corratec, Ghost (Accell), Simplon ou Bergamont (Scott) présentaient, comme d’habitude, des stands gigantesques, notamment Corratec, avec des surfaces autour des 400 ou 500 m2, là où Colnago ou De Rosa se satisfaisaient de 250 à 300 m2. Mais la palme est revenue à Abus, les antivols et accessoires de vélo, qui accueillait ses visiteurs sur un « village » de 1000 m2 ! On notera aussi que chez Haibike, le Lapierre allemand (ils appartiennent au même groupe, à savoir le Hollandais Accell), on a tout simplement « viré » les vélos de course pour ne présenter que des VTT et autres VAE !
Du côté des accessoires, les porte-vélos « ventouses » Sea Sucker continuent d’évoluer magnifiquement, les housses de transport Scicon et Thule nous ont fait baver devant leurs aboutissements, alors qu’une marque inconnue (Lumos) présentait des casques à clignotants intégrés et que Wahoo, l’Américain, lançait son home-trainer à géométrie variable et un compteur/cardio qui compte bouter Garmin de son leadership mondial !
À la bonne heure …
L’année prochaine, juillet !
Pour enrayer cette fuite des constructeurs, le staff de l’Eurobike a décidé de déplacer la date de son salon et de le placer tout début juillet ! Pile en face du départ du Tour de France ! Espérons que ce soit le bon choix, mais rien n’est moins sûr. Certains grands constructeurs nous ont déjà fait part de leur mécontentement pour ce télescopage de haut vol, côté communication …
dégustez ce numéro sans modération. On a fait le maximum !
Richard Jamin