Coup de gueule

Lettre (et main) ouvertes aux abrutis en trottinette...

Hier, de nuit, j’ai eu une altercation avec un inconscient en trottinette.
J’étais à vélo.
J’ai réussi à éviter une belle chute mais trop, c’est trop. Témoignage et coup de gueule

Les lieux du "crime". Moi sur la route, à gauche, le trottinettiste débouchant de la place, d'entre les plots

La trottinette électrique est un merveilleux outil pour les citadins.

Elle facilite les déplacements, ne fait pas de bruit et on en trouve en libre partage. Un point que nous encensons depuis des années. Mais voilà, elle a un gros défaut : elle est accessible à tous. Y compris aux abrutis.

On pourra me dire que l’on est tous, parfois, l’abruti de  quelqu’un. J’en conviens.

Cela n’empêche pas de se référer aux faits. Dès lors, on n’est plus dans la subjectivité mais dans la réalité. Bien sûr, je n’ai pas d’études à vous fournir mais il faudrait être de très sérieuse mauvaise foi pour remettre en doute un fait commun à toutes les grandes villes : les incivilités, le non-respect de la signalisation, du code de la route et des autres usagers de la route par une grosse partie des gens en trottinette est aberrant.

Pire, nous avons ici affaire à la face émergée de l’iceberg. Les conducteurs de trottinette, notamment les moins de 25 ans, pour mettre une limite certes arbitraire, ont une façon de se comporter qui finit par rendre fou !

Leur capacité à se foutre des autres, accompagnée d’une arrogance extraordinaire qui transpire le « parle toujours mon pote, je vole. Je suis intouchable, tu ne peux pas me rattraper » est insupportable.
Mais voilà jeune Flanagan, moi, je t’ai rattrapé.
Car trop, c’est trop.
Je ne sais pas très bien, nous n’avons pas eu le temps de faire les présentations, qui tu es, d’où tu sors, ni comment tu as été éduqué mais permets-moi quelques réajustements.

Hier, tu as oublié – ignoré ? – Deux règles d’or :
La première, c’est que comme disait Audiard dans la bouche de Belmondo « quand les types de 130 kg disent certaines choses, ceux de 60 kg les écoutent ». Je ne fais pas 130 kg ni toi, au coup d’œil, 60 kg mais bon.

La seconde, c’est qu’il existe encore des gens dans ton bas monde qui ont été élevés en respectant les règles. Je sais, c’est choquant pour toi mais il va falloir t’y faire encore quelques années.

Et quand d’aventure, moi aussi il m’arrive de ne pas les respecter, une fois pris sur le fait, je fais alors amende honorable et surtout, je la ferme.

Moi, moi, moi…
Hier, probablement en quittant tes amis de la place des Terreaux, probablement un peu bourré, tu as sauté sur ta trottinette. Tu n’avais ni feu arrière, ni feu avant, ni casque. Tu sortais d’une place piétonne et tu as surgi sur la route d’entre deux plots en béton qui justement, délimitent la place de la route.

Et bien sûr, tu étais seul au monde. Rien à faire de rien ni de qui que ce soit.

De mon côté, j’étais à vélo, sur la route, tenant ma droite et casqué. Double éclairage arrière à led dont un clignotant, un autre système lumineux intégré au casque et un éclairage avant Lezyne Power drive surpuissant. À part mes écouteurs, un petit sapin de Noël en règle…

Mais ça, toi, tu t’en fous.
Pendant ta jeunesse, tes parents ont dû te dire que tu étais dieu, trop chou, trop mignon et si brillant qu’on n’avait rien besoin de te dire. Et puis de toute façon, tu étais leur fils. Déjà un miracle…

Eh bien jeune Flanagan, cela ne fonctionne pas comme ça. En tout cas pas toujours. Parfois, comme hier, tu tomberas sur des gens qui eux ont été élevés, ont pris, parfois, des fessés et même, oh horreur, plus grands, des gifles si d’aventure ils oubliaient le sens commun ou le respect des adultes.

En clair, tes parents ont juste oublié de t’éduquer dans le cadre de la vie en communauté. Avec ses droits mais aussi ses devoirs.

Ou alors ils n’y sont pour rien et tu es juste un petit con qui ne respecte rien, ni personne.

Après avoir donc manqué de me foutre par terre, tu t’es révélé : tu n’as même pas imaginé que je puisse te rattraper, toi et ta pauvre trottinette électrique et moi à vélo.
Mon pauvre…

Alors, quant au feu je t’ai poussé, légèrement, de la main juste histoire que tu notes que j’existais, tu sais, l’autre, ton sang n’a fait qu’un tour.

– Comment ? On me touche, moi ? Par ce beauf, à vélo, ce gueux ! »
Eh oui jeune Flanagan…

Alors, ivre de rage et de bêtise, tu m’as jeté violemment ton sac à dos (!), dans un geste qui dévoilait tant tes « valeurs » hors sol, hors respect, hors règles. Hors tout, quoi.
Tu n’as juste pas réfléchi, pour la seconde fois…

Une baffe. Plus si affinité.
Mais quand on me met en danger, moi, je réplique.
Je sais, apparemment, on ne te l’a pas dit ça, mais cela arrive…
Enfin dernière erreur, fatale celle-là :  Au lieu de t’excuser tu as continué à me prendre de haut et considérer que ce que tu avais fait n’était rien et ne valait pas une minute de ton tems précieux et encore moins des excuses.
Probablement comme d’habitude avec toi.

Je ne sais pas si tu sais, mais en justice, en cas de légitime défense, la loi considère qu’il faut toujours une riposte adaptée. Ce que j’ai fait. Et même un peu plus car j’aurais pu – du- si je ne faisais pas du vélo depuis 40 ans – finir par terre, avec au moins une bonne « pizza » sur l’épaule ou sur la hanche et peut-être une clavicule cassée ou plus si pas de chance.

Pourtant, au lieu de mettre le poing dans ta petite tête d’ahuri, tu as juste reçu une baffe. Une bonne baffe. Comme dans Astérix contre les romains. De celle qui humilie plus qu’elle ne fait vraiment mal. C’était le but.

Bizarrement, tout de suite après, je t’ai trouvé moi flamboyant, moins arrogant. Et ce n’est pas l’autre cycliste version bobo, qui est passé en m’insultant, un comble, qui change quelque chose à l’affaire. Juste un élément de plus qui montre que vous êtes complètement largués dans cette génération…

Une leçon pour du beurre mais …
Alors, jeune Flanagan, j’espère que tu auras compris la leçon.
J’en doute mais tu sais, moi, incorrigible optimiste, je crois encore à l’éducation globale. La tête et les jambes, quoi…

Je n’ai pas la prétention de faire en 5 minutes le boulot de 25 ans qu’auraient dû faire tes parents mais au moins, maintenant, tu sais : quand on a un comportement dangereux, inconscient et irrespectueux, on peut finir avec une bonne baffe.
Passe le mot à tes copains…

Et si pour certains, ce coup de gueule (et non de poing) peut passer pour une certaine apologie de la « violence », Je répondrai trois choses, encore.

– Tout d’abord, les policiers ne peuvent pas être partout et je ne suis pas sûr que les incivilités et le foutage de gueule de jeunes hommes en trottinettes soient leur priorité. Il faut donc, parfois, se défendre.

-Ensuite, que faut-il faire ?
Beaucoup de gens en ont assez d’être simplement les « victimes » d’abrutis mal élevés dans ton genre. Mais la route est longue avant un retour à la normale Car si le scootériste qui s’est arrêté m’a regardé et apostrophé comme si j’étais le diable, comment lui expliquer qu’à tout prendre, je préfère être celui qui met une baffe (j’en ai pris, on n’en meurt pas), que celui qui se retrouve à l’hôpital sans avoir rien fait de mal !

D’ailleurs, s’il avait été là depuis le début de l’histoire, sûrement que lui aussi t’aurait mis une gifle.

À ta disposition…
Je suis facile à retrouver.
Si tu as porté plainte, c’est avec plaisir que j’irai voir la police pour leur expliquer quel danger tu es. Et porter plainte à mon tour.
Hier, je les aurai bien appelé moi-même mais on m’attendait…

Serviteur, jeune Flanagan

RJ

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