Hyper vélo 2017/2018

L’Origine Axxome 350 RS2… à la pédale !

Retour aux sources ! Après deux éditions cornaquées par l’Italie, voilà la réponse de la concurrence. Avec un jury d’experts revu et corrigé, dénué de toute partialité et de clientélisme, l’Hyper Vélo 2017/2018 célèbre un presque nouveau-né ! Mais comme la valeur n’attend point le nombre des années, l’Axxome 350 s’est imposé.
Avec maestria, en plus…

Le chateau de Mazan
Le château de Mazan écrin parfait pour cette élection

Lorsque nous avons créé l’élection de l’Hyper Vélo, en 2014, nous avions surtout en tête de nous affranchir de toutes considérations « subalternes » qui pèsent sur l’élection d’un vélo : à savoir son prix, son poids, son accès et sa distribution sur le territoire. Avec comme objectif unique de faire rêver. De fait, les deux premières éditions ont assez logiquement couronné
deux marques prestigieuses. Mais dans le concert actuel de la mondialisation, les marques historiques résistent mal à l’approche ultra pragmatique des nouveaux entrants sur le marché du vélo. Internet ou pas. L’immense majorité des vélos étant désormais fabriquée à Taïwan et en Chine, à commencer par les marques qui ont fait le vélo comme Colnago, Pinarello, Peugeot, Raleigh, Bianchi, il est devenu presque « facile » de lancer une marque qui se hisse directement au niveau des meilleures. Ce sont désormais les hommes qui font la différence, plus la technique !!!

Ainsi, c’est l’Origine Axxome 350 eTAP qui s’est imposé. Cette marque a royalement quatre ans ! D’ailleurs, ni Jean-Pascal, ni Jean-François ne la connaissait avant cette élection !!! Mais le terrain a parlé. Même si, historiquement, l’Origine a été logiquement inexistant dans le décompte final des points, son comportement et son allure ont fait craquer nos deux experts. Richard, lui, savait le potentiel de la marque suite à de nombreux essais. Mais il s’est bien gardé d’en parler avant de recueillir les impressions des deux compères. Que de louanges !

Derrière, l’incroyable Cervélo Rca a également fait parler la poudre. Mais son exclusivité en montagne et son poids fou lui ont été un peu reprochés. Avec des roues plus rigides, il aurait été terriblement menaçant et aurait probablement battu l’Origine. Mais avec des si et des mais… vous connaissez l’adage. En attendant, monter un col avec une machine de 5 kg demeure une expérience extrasensorielle unique !!!

Enfin, la surprise de l’année est pour le Casati. En faisant honneur au leadership incontestable du stylisme italien, le Casati se hisse sur la troisième marche du podium. Superbement designé, il lui a manqué, dans un concert terriblement relevé, un peu de souplesse et de rendement pour mieux faire. Mais sa fabrication italienne et son style, magnifique, ont fait chavirer le cœur de tous…

Le podium est donc constitué de l’Origine Axxome 350 RS2, du Cervélo Rca et du Look. Un bien beau podium, avouons-le. Côté « pépettes », nous pouvons enfin en parler (rappelons que le prix ne fait pas partie de nos critères), cela va du simple au triple. Ou presque. Le prix de l’exception, aussi.

Ce jury a donc valorisé le comportement et l’allure, au (léger) détriment de la fabrication et de l’histoire. Peut-être un signe des temps car si des hommes de plus de cinquante ans se mettent à élire une machine de « jeunot », c’est que quelque chose a définitivement changé dans le vélo !

Fabrication artisanale sur place : la fin d’un mythe…

Indéniablement, 2017 sera l’année charnière. Si certains d’entre vous privilégient encore les marques historiques du vélo, un choix forcement lié à l’âge, force est de constater que cette portion de cyclistes se réduit comme peau de chagrin !

La mondialisation a achevé les constructeurs d’antan. Les non-dits et la communication trop souvent alambiquée et trouble des constructeurs européens a fait le reste. Le savoir-faire est désormais « overseas » !

Les grands absents

Il y en a toujours. Parfois pour de bonnes raisons, comme pour le Rolo. Parfois pour de moins bonnes… Ceux qui ne souhaitent pas participer sont nombreux. Leur attitude symbolise assez bien leur approche du marché : ne pas laisser autrui, encore moins des « experts », autopsier leurs machines. Ça semble trop risqué !!! Alors, messieurs, pour la prochaine élection, si d’aventure vous pensez qu’un de vos vélos pourrait se mesurer à ce qui se fait de mieux, sachez que nos colonnes vous restent grandes
ouvertes. La langue de bois n’étant guère notre truc, nous parlons de Specialized, Giant, BMC, Time, Wilier, Scott, Trek et consorts. Tous ont été sollicités, mais sans retour. Et une mention spéciale à De Rosa (si bon Protos, pourtant !) et Bianchi (XR4), magnifiques absents, malgré leurs accords donnés. La classe à l’italienne probablement…

Le jury

Le jury. Des experts sinon rien !

Nous ne nous auto congratulons pas, mais permettez-nous de penser que notre jury a franchement de la gueule et une légitimité totale : cette année, nous avons définitivement opté pour l’expertise et l’expérience.
Pas le passéisme ou la fougue…

Ainsi, JEAN-PASCAL ROUX, « la machine », est un homme imbattable sur le Ventoux ou sur 24 heures de selle. Il est, à 51 ans, le recordman d’ascensions du Mont Ventoux (11 fois en 24 heures !!!). Idem sur le plat avec 839 km parcourus. Ex-première caté, champion d’Auvergne, il est notre expert « sportif ». Un monstre…
51 ans, 1.86 m, 80 kg, 13000 km annuels.

JEAN-FRANÇOIS GUIBOREL. Ce nom vous dit quelque chose ? Normal,
Jean-François, 62 ans, a tout fait sur et à côté d’un vélo : actuel coordinateur technique du Vélodrome de St Quentin, plus de 8000 baptêmes à son actif, cet ancien champion du monde militaire, première « caté », pistard averti (plus de 200 victoires) a été coureur, donc, mais aussi entraîneur, manager d’équipe (Peugeot), journaliste, pilote moto sur le Tour, acteur, etc. Il a tout fait ! Quinze Tours de France à son actif. Il est évidemment notre expert « historique » mais ne dédaigne pas donner son avis sur le comportement d’un vélo.
62 ans, 1.77 m, 70 kg, 10000 km annuels.

Enfin, RICHARD JAMIN, président du jury Avec plus de 450 vélos de haut de gamme testés, en suivant un protocole précis, ex-(petit !) coureur amateur en Ile de France, moniteur vélo, mécanicien cycles diplômé, responsable vélo chez Decathlon, journaliste, fondateur de l’Acheteur Cycliste, Richard est assurément le cycliste en exercice qui a testé le plus de vélos. Il s’est aussi rendu aux quatre coins du monde, d’Asie en Amérique du Nord, en passant partout en Europe pour observer comment les constructeurs fabriquent leurs vélos. Insensible aux sirènes du marketing et au favoritisme, il est depuis toujours la garantie déontologique de l’Acheteur Cycliste. Il est l’expert technique et sportif.
52 ans, 1.90 m, 89 kg, 3000/3500 km annuels.

La sélection

Comment sont sélectionnés les candidats au titre de l’Hyper Vélo ?
C’est avant tout la volonté des constructeurs ; tous sont libres de présenter une machine. Mais la présence d’un jury impartial et désormais
imperméable à toute pression est un frein pour quelques-uns qui ne souhaitent pas voir leur machine risquer d’être surclassée «à la régulière», indépendamment de leur stratégie de communication. Alors ils sont absents. Raison de plus pour louer ceux qui se mettent sur les rangs de cette élection unique…

Ainsi, on constate que seul le constructeur italien Casati s’est inscrit. En revanche, trois ténors transalpins (dont le vainqueur de la dernière édition) ont préféré s’esquiver ! Côté américain, c’est pire : zéro machine, si l’on considère que le Cervélo est canadien ! Ça donne envie de conclure que l’on ne mélange pas communication et… efficacité réelle.

En revanche, les Français, les Allemands, un Suédois, et donc un Italien
ont pris le risque et ont saisi leur chance de se voir décerner un titre qui indique, intrinsèquement, qu’ils ont mis au monde une machine d’exception. Et si le Rolo est arrivé en retard et n’a pu se mesurer aux autres, nous l’associons plus que jamais aux autres marques présentes. Quant au Canyon CF SLX Ultimate LTD et ses 5 kg, après son essai de mai, il ne nous est malheureusement pas revenu.

Le vote : transparence…

Toujours le même protocole avec quatre critères immuables :

– L’histoire et la tradition de la marque,
– Le design et l’esthétique du vélo,
– Le rendement,
– La fabrication.

Nous avons cependant changé un point important cette année : un coefficient 2 a été alloué aux catégories rendement et design. Car, au bout
du compte, on achète vraiment un vélo pour deux raisons majeures : son
allure et son rendement. Ces deux critères ont donc été favorisés.

Enfin, la voix du président compte double, comme dans toute élection. Mais ce dernier point pourrait évoluer l’année prochaine car cette pratique
permet surtout de renverser la vapeur en cas de besoin, si vous voyez ce
que l’on veut dire… Heureusement, cette année, il se trouve que l’Origine
aurait tout de même gagné !

Bref, sa victoire est aussi surprenante qu’indiscutable…

 

Le premier

Quand l’humilité tutoie la perfection.

L’invité surprise de cette élection. La valeur n’attend point le nombre des années, dit-on. Le 350 a joué crânement sa chance. Et il a eu raison !

Origine Axxome 350 RS2
L’équilibre parfait ?
Origine Axxome 350 RS2 Pedalier
Toutes les solutions est les formes de ce cadre sont éprouvées…

Origine Axxome 350 RS2 Cadre Origine Axxome 350 RS2 Douille Origine Axxome 350 RS2 Arriere Origine Axxome 350 RS2 Boitier Origine Axxome 350 RS2 Haubans Origine Axxome 350 RS2 Fourche Origine Axxome 350 RS2 Selle

Jean Francois Guiborel

Dès que je l’ai aperçu, je me suis dit… Tiens, un émail « comme avant ». Et puis la couleur bleue « Acheteur Cycliste » a tout de suite agréablement
flatté mon œil.
Quel rendement ! En ajustant la selle à la hauteur de 740 (ma hauteur habituelle), je me suis retrouvé comme sur mon vélo personnel. C’est inestimable… Le positionnement du poste de pilotage m’a tout de suite
fait penser (surtout dans la descente du tour-test) à mes anciens vélos
Peugeot acier 5/10e Reynolds ou Bianchi Columbus : de petites reines
descendantes !
J’avoue humblement que je ne connaissais pas cette jeune marque française. Comme quoi, il est capital de tester un vélo avant de l’acheter car, dans le cas contraire, vous achetez une marque avant d’acheter un vélo. Une fois dessus, à l’effort, on comprend que ce n’est pas toujours ce qu’il fallait faire. D’ailleurs, à l’époque du bataillon de Joinville et chez Peugeot, j’ai toujours roulé sur Peugeot. Que cela me plaise ou non ! Ce n’est que bien plus tard que j’ai pu – enfin – me faire ma propre opinion sur ce qu’était un bon ou un moins bon vélo.
Alors, cet Origine est pour moi une énorme et belle surprise !!

Jean Pascal Roux

Le RS2 fait un sans-faute : la géométrie à l’ancienne, la peinture vintage, la finition irréprochable, c’est beau, c’est classe, c’est sobre !
Pour résumer, question « look », l’Origine est loin devant, mais question « origine », justement, le Look a un passé autrement plus glorieux !
En termes de comportement pur, il est comme le Look, donc je répèterai mes louanges : léger, nerveux, réactif et surtout peu exigeant, soit une machine hyper homogène. Un vélo utilisable par des « pros » comme par
des cyclotouristes. Que dire de mieux ?

Richard Jamin

Une polyvalence démentielle ! Un montage de vieux renard et un cadre exempt de tout défaut ont permis à l’Origine de finir premier !
Il est excellent partout : en côtes, où son cadre, rigide juste ce qu’il faut, pardonne tout sans pour autant s’affaisser. Sur le plat, où le vélo est stable, et relance merveilleusement ; enfin en descente, où l’impression de sécurité et d’efficacité vous saute au visage. La transmission eTAP lui apporte une touche de technologie et modernisme, alors que les roues Campagnolo, le moteur de l’Axxome, se révèlent, encore une fois, d’une aisance folle.
Enfin, cerise sur le gâteau, le confort de l’Axxome est sidérant. Surtout si l’on tient compte du rendement de cette machine. Origine a tout simplement créé une nouvelle référence dans le vélo haut de gamme.
Et au regard du prix, c’est l’affaire du siècle. Notons, pour finir, qu’Origine
nous a peint le cadre aux couleurs de l’Acheteur Cycliste… car on le vaut
bien !!!

 

Le deuxieme

La plume atomique !

5 kg. Zéro compromis avec le poids. Light is light. Un pari risqué, mais une performance technique inégalée et une machine à nulle autre comparable.

Cervelo RCA

Cervelo RCA Potence
Les composants Ax-Lightness offrent une personnalité unique à cette machine

Cervelo RCA Boitier Cervelo RCA Selle Cervelo RCA Moyeux Cervelo RCA Arriere Cervelo RCA Poste de pilotage

Jean Pascal Roux

Concernant les vélos à 5 kg : le light, c’est bien, mais il faut que ça reste « roulable ». En montagne, c’est super, ça part comme une balle (à condition de ne pas appuyer trop fort quand même ou de bien ouvrir les étriers de freins…). Mais la montagne, c’est aussi la descente, et là, les 20 g que les Ax-Lightness vous ont fait gagner en montant se transforment en minutes de débours tant le freinage est peu sûr. En bref, pour frimer à Longchamp, c’est bien, pour descendre le Ventoux, il faut éviter.

Jean Francois Guiborel

Même si la couleur noire (trop !) était de mise, lors de ce rassemblement au château de Mazan, la petite pointe de rouge sur la tête de fourche du Rca donnait une petite touche de classe.
Le Cervélo, c’est avant tout une histoire de géométrie et de légèreté, lesquelles m’ont permis, même avec un cadre trop grand, de me sentir à
l’aise… Comme pour l’Heroïn et le Storck, d’ailleurs ! C’est l’apanage de
ces sublimes vélos : ils sont tout en haut de « la chaîne alimentaire », mais le Rca ajoute cette incroyable légèreté. Et si les roues sont un peu souples, mon poids m’a permis de moins ressentir le défaut de leurs qualités. Un moment inoubliable de plaisir et de sensations uniques. A ma taille, la décision aurait été très, très compliquée à prendre entre lui, le Look et l’Origine, bien sûr.

Richard Jamin

Quel vélo extraordinaire ! Le Rca est la quintessence de ce que la technologie peut apporter, particulièrement en termes de poids. L’exploit
technique est affolant ! Sur ce vélo, dès que la route s’élève, on s’envole. Et vite. Car entre sa masse ridicule, sa géométrie, et son aisance de pédalage, on met facilement une voire deux dents de mieux. C’est incroyablement grisant. Bien sûr, il paie ses roues trop light ; et, corollaire, l’impression mitigée qu’il laisse en descente. Mais ce souci n’en est pas vraiment un puisqu’il se solutionne aisément : nous, on imagine ce vélo avec des Campagnolo Bora 35. Il aurait alors peut-être surclassé l’Origine…

 

Le troisieme

Retour en altitude…

Largement sous les 6 kg, le tout nouveau Huez RS reprend le témoin de Look avec sa lignée de grand grimpeur. Une sorte de retour aux sources. Remarquable.

Look 785 Huez RS

Look 785 Huez RS Pedalier
Pédalier Zed 2 à étoile mixte

Look 785 Huez RS Poste de pilotage Look 785 Huez RS Cadre Look 785 Huez RS Etrier Look 785 Huez RS Selle

Look 785 Huez RS Arriere
L’e-Tap est sans pareil pour alléger la ligne d’un vélo
Look 785 Huez RS GP Manivelle
Manivelles trilobées pour choisir la longueur de votre pédalier

Richard Jamin

J’avoue être surpris. Je voyais le Look mieux placé. Mais ce vélo mise tout sur un point : c’est un gros grimpeur. Très rigide, très réactif, il gère merveilleusement bien chaque watt distillé. D’ailleurs, son temps au tour-test le prouve : son credo, c’est le rendement. Je l’ai trouvé pourtant un peu dur pour moi. Jean-François, lui, l’a adoré. Un pur vélo de compétition haut de gamme car, dans l’Alpe d’Huez, lors de ma prise en mains, je l’avais trouvé aussi hyper efficace. Mais je n’avais fait qu’une petite partie de l’ascension. C’est avec un « simple » 785 à roues Mavic Ksyrium que j’avais effectué la totalité.
En tout cas, le 785 Huez RS apporte à Look la machine qui leur manquait :
un vélo de niveau mondial, pour aller taquiner les sommets. Manque un
peu de glamour et une fabrication en France, qui l’auraient sublimé…

Jean Francois Guiborel

Il est, en ce moment, dans le peloton du Tour de France 2017. Brice Feuillu l’emmène avec souplesse et efficacité au sommet des cols ainsi que dans les vallées. Cette marque française a déjà écrit de belles pages, aussi bien sur route que sur piste. Pour moi, l’ancien et toujours sage, Look remplace progressivement, en termes d’image, la marque Peugeot dont j’étais adepte et qui fut le fournisseur de près de 50 clubs et 2000 coureurs amateurs français. Sans oublier la célèbre équipe professionnelle au maillot blanc à damier noir.
L’allure et la classe sont, à l’essai, au rendez-vous. Maniabilité et rendement dès la prise en mains. Je me suis surpris à me retourner pour
voir si le Président Richard ne me poussait pas ! Eh oui, aux premiers
coups de pédales, j’ai eu cette sensation, comme avec l’Heroïn HE et le
Storck Fascenario, d’ailleurs… Les roues montées sur ces machines y
étaient sûrement pour quelque chose.
Un vélo exceptionnel d’efficacité.

Jean Pascal Roux

Le 785 Huez RS a pour lui la réputation d’une grande marque, mais sa finition « Fortuneo » n’est pas très discrète, et pas très heureuse. Les inscriptions sur le tube horizontal sont franchement en trop. Un petit crocodile sur une chemise est plus opportun qu’un Lacoste de 20 cm de haut…
S’il faut vraiment leur trouver des défauts, les boyaux Continental «Sprinter» du Look tournent toujours aussi « carré » (ils ont du saut au
niveau de la valve) ! A changer. De leur côté, les roues MCC Corima du
Look sont excellentes mais sont bridées à haute vitesse par le manque
d’aérodynamisme de leurs rayons.
Le seul défaut trouvé au RS : son tube horizontal est étroit et donc peu
confortable si l’on veut s’asseoir dessus et pédaler à la mode « aéro » en
descente. On devrait donc survivre !
Voilà donc un vélo léger, nerveux, réactif et surtout peu exigeant, donc une machine hyper homogène. Un vélo utilisable par des « pros » comme par des cyclotouristes.

 

Titre Casati Dardo 2.0

Le design à l’italienne

Casati a donc décidé de se mettre sur les rangs de cette élection. Avec, en bandoulière, un style et une finition inimitables. Un mix entre design et rigidité… « Fatto a mano ». En Italie.

Casati Dardo 2.0

 

Casati Dardo 2.0 Poste de pilotage
Rien à dire…

Casati Dardo 2.0 DouilleCasati Dardo 2.0 CadreCasati Dardo 2.0 BoitierCasati Dardo 2.0 ArriereCasati Dardo 2.0 Selle

Jean Francois Guiborel

Ahhh mon Italie !! Lorsque j’ai vu ce bijou où le rose du Giro apparaît sur la potence, la douille de direction et la tige de selle, je me suis dit… «Allez Guibole», tu vas ressentir la nostalgie de tes premiers vélos Garattoni et Bianchi ! ». Oui, mais la nostalgie n’est plus ce qu’elle était… ou du moins la mémoire est sélective ! A l’usage, indéniablement, en termes de trajectoires de descente, je ne pouvais les effectuer de la même façon qu’avec le Look ou l’Origine !
En côtes, les roues Campagnolo n’ont pas suffi à rendre le Dardo plus
efficace que les deux vélos français ou l’américano-canadien. Mais entre
son esthétique et sa fabrication irréprochable et supérieure aux autres, je
suis le premier surpris de constater que c’est le vélo qui, chez moi, finit
en tête !

Jean Pascal Roux

Le Casati est beau, classe, mais vraiment raide, d’une utilisation un peu spécifique. Pas trop ma tasse de thé. Très rigide, assez dur, je le vois vraiment sur de belles routes plates, à tirer de longs bouts droits plutôt que lorgner vers les cîmes…

Richard Jamin

Le Casati est l’autre surprise de cette élection de l’Hyper Vélo, avec l’Origine. Commençons par ce qui fâche : un rendement incertain et un confort réservé aux jeunes hommes ! Mais il a pour lui deux éléments qui font mouche : il est fabriqué à la main en Italie. Bien peu peuvent s’enorgueillir d’une telle performance. L’autre point est son allure : ce vélo est une ode au talent de designer des Italiens. La simple touche de couleur sur la potence et la tige de selle change tout ! Qu’un autre constructeur, non-italien, tente cela vingt fois, et vingt fois, ce sera raté ! Chez Casati, c’est réussi du premier coup. Ajoutons le groupe italien Campagnolo (qui n’a cependant jamais cessé de ratatiner et aurait mérité un réglage plus précis) et le Casati symbolise d’un coup toute l’Italie. Une petite œuvre d’art à lui tout seul…

 

Titre Heroin HE

Concentré de technologie…

Spectaculaire, technique et innovant, le HE, petit frère du HR, joue l’esprit GT à fond. La classe en pullman…

Heroin HE
Quelle gueule, quand même !
Heroin HE Pedalier
Le seul vélo de cette élection équipé d’un pédalier à capteur de puissance … l’infocrank

Heroin HE Poste de pilotage

Heroin HE Douille
La douille «aéro» est aussi alvéolée. C’est beau et efficace
Heroin HE Selle
Les freins EE Cycle works ont fait d’énormes progrés (185 g)
Heroin HE Potence
Le poste de pilotage présente un réglage hyper pointu…

Heroin HE Boitier

Jean Pascal Roux

L’Heroïn offre la même qualité que le Casati, en mieux. Mais nous n’avons pas réussi à régler la direction. En cause, l’intégration au niveau du poste de pilotage : splendide, superbe, mais du coup dangereux, la direction se bloque en roulant. J’ai aussi rencontré, comme Richard, des problèmes de serrage de tige de selle.

Richard Jamin

L’essai du phénoménal HR et ses roues DT Swiss ayant été l’un des plus grands moments de ma vie sur un vélo, j’attendais le HE comme le loup blanc ! Mais c’est un autre vélo. Moins alerte, moins « fend la bise », le HE est indéniablement moins efficace que le HR, la version « course » d’Heroïn. Plus doux, plus GT, moins « course »… Nous l’avons testé avec les nouvelles Mavic CCU. Pas forcément les roues qui lui vont le mieux, d’ailleurs. Reste un vélo d’une technologie époustouflante, une intégration à la pointe (bien que complexe à régler) et une allure exceptionnelle. Mais
je préfère largement son grand frère qui aurait sûrement encore mieux
défendu l’honneur d’Heroïn. On regrette cependant quelques petits soucis
techniques de réglage de direction et de tige de selle. Des erreurs de
jeunesse, certainement, mais à ce tarif, on ne pardonne rien. Un point à
vérifier.

Jean Francois Guiborel

Quel magnifique vélo ! C’est un peu comme si l’on rentrait dans un musée ou plutôt une galerie d’art : il faut bien comprendre que lorsque ce vélo est en face de vous, cela fait un choc tant il est spectaculaire, beau, technique !
Alors bien sûr, là encore, Heroïn est une marque toute jeune qui ne peut se revendiquer d’une quelconque tradition ; mais côté image, on voit que ça va aller vite pour se faire un nom ! En outre, côté nostalgie, quand tu vois ça, tu te dis que tu aurais aimé, à l’époque de ta splendeur, rouler dessus ! Si vous avez moins de quarante ans, mettez-vous ça en tête : un vélo comme l’Heroïn est un truc inouï pour les « vieux » comme nous. C’est tout simplement incroyable… aussi, ne soyons jamais blasés !

 

Titre Storck Platinum

Tout doux, tout doux…

Historiquement technique et surtout rigide, le Fascenario Platinum s’adoucit. Une allure exceptionnelle et un équipement hyper élitiste en font une machine sauvage et très dynamique…

Storck Platinum
Le baron noir !
Storck Platinum Boitier
Boite classique mais fourche arcée

Storck Platinum Fourche Storck Platinum Etrier Storck Platinum Selle Storck Platinum Poste de pilotage Storck Platinum Cadre Storck Platinum Arriere

Richard Jamin

Le pur vélo allemand ! Indéniablement trop dur pour moi ! Dommage, car la sensation, au premier abord, est terrible : on a l’impression d’avoir les jambes reliées directement à la roue arrière tant ce vélo répond à la moindre sollicitation.
C’est extrêmement ludique. Le côté rigide, aussi, donne une impression de rendement maximal. Mais si l’on se penche sur le chrono, le Platinum prend quand même 30 secondes dans l’escarcelle par le Look. Et ça, c’est le fruit de ce trop-plein de rigidité pour un cycliste comme moi. Et certainement pour beaucoup d’autres, aussi. Reste la question qui tue : les roues Lightweight Obermayer sont-elles suffisamment rigides pour des cyclistes de 90 kg ? Rien n’est moins sûr.
Enfin, côté allure, le Storck déménage vraiment : il est splendide, agressif
et technique à souhait, de mon point de vue…

Jean Francois Guiborel

Pas testé. Mais lui, c’est vraiment le « baron noir » ! Avec son entrée arrière comme un vélo de piste, vous pouvez y aller, rien ne bouge.
Pour la petite histoire, on peut parfaitement rouler… sans blocage rapide. Son équipement est probablement le plus haut de gamme de tous les vélos de cette élection. Avec ses Lightweight, son groupe Dura-Ace Di2 9100, sa tige de selle « monolink » de Selle Italia, ou encore cette fourche incroyable, le Storck impressionne. Mais la discrétion de cette marque au niveau européen, une fois sortie d’Allemagne, assortie de l’absence de « glamour », comme dit Richard, ne l’aident pas à s’imposer dans mon secteur d’expertise ! A mon avis, un cycliste « technicien » et puissant trouvera magnifiquement son compte avec cette machine extrêmement aboutie…

Jean Pascal Roux

Le Platinum, fidèle à lui-même côté efficacité, a surtout fait d’énormes progrès en termes de confort ; mais il faut avouer qu’il ne fait pas rêver. Je trouve la présentation terne, noire matte façon « proto », un peu élitiste à mon goût.

 

Le jury
Le jury épuisé se refait la cerise…

Finalement…

Vous ne comprenez rien aux chiffres de ce tableau?

C’est normal ! nous avons noté les vélos par place et non par notes. Donc, un 1 signifie que le vélo est le meilleur, pour un juré, un 6 le moins bon. En plus, il peut y avoir des ex-aequo, par exemple une 4eme positions pour deux vélos. Ensuite, nous avons appliqué une formule lambda pour transformer ces «positions» en «notes» .
Rajoutez le fait que le président voit ses notes multipliées par deux et vous comprenez que le tableau devient franchement abscons !
Mais il reste bien impartial et juste !

Tableau des notes
* Dans un souci de clarté et de lisibilité, afin de transformer des chiffres en classement et en position, nous avons appliqué une formule sans impact sur les notes. ** Comme depuis trois ans, le président, Richard Jamin, voit sa voix multipliée par 2.

 

Une élection qui balaie les idées arrêtées…

Si nul n’est parfait, y compris notre élection, nous avons la faiblesse de penser que nous avons fait le maximum pour être le plus près possible de la vérité. De vrais experts, des gens qui roulent, des durs au mal, des gabarits différents et des personnes d’expérience.

Forcément, le résultat évolue et propulse des marques et des machines au
sommet, ce que leur histoire ou leur budget marketing n’auraient pu faire.
Et c’est tant mieux. Car cette élection, c’est d’abord celle de machines
d’exception. Avant leur marque, avant toute considération extra-sportive.

A bon entendeur… Et à l’année prochaine.

Jean-François, Jean-Pascal et Richard.

Les velos francais
Les frenchies a l’honneur en cette année 2017. Comme sur le Tour…
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