etape hmds marathon des sables au perou
Avec Olivier. 54 ans, 1.74 m, 66 kg. Et entrainé, en plus ! Un grand merci Olivier...

J’ai décidé de m’inscrire au HMDS de Fuerte Ventura en septembre 2020. 110 km à courir - si possible- dans les plaines arides et désertiques de cette île des Canaries. Sauf que…

Sauf que je fais 98 kg…
Et lorsque j’ai fait celui du Pérou, en décembre dernier, si j’ai réussi à courir 20 km sur les 110, c’est le bout du monde. J’ai donc décidé de faire mieux. Et j’ai appelé mon ami Jean-Louis Talo, docteur en bio mécanique et inventeur du plateau O’Symetric. Jean-Louis et un type passionnant et technique. Son plateau Twin Cam est d’ailleurs le fruit de son approche de bio mécanicien bien plus que mécanicien tout court !
Bref, je lui demande de me concocter un programme pour courir au moins la moitié des 110 bornes du HMDS à Fuerte. 1re question, il me demande de lui rappeler mon poids, ma taille et mon âge. Ensuite, si j’ai déjà fait un test à l’effort pour pouvoir résonner sur mes chiffres cardiaques. Je l’informe et sa réponse tombe, quasi immédiate :
Tout d’abord, capital, tu arrêtes immédiatement de courir !
Celle-là, je ne l’ai pas vu venir. Jean-Louis m’explique : 98 kg, 1,90 mètre mais un même cœur que tout le monde ou presque. Même si tu bats à 52 pulses au repos. Songe que 500 de graisse renferment environ 10 km de tissus sanguins ! Et ton cœur doit irriguer ça en plus. Rajoute la chaleur et tu présentes toutes les garanties pour un arrêt cardiaque.
Caramba ! OK, Docteur, compris. Je fais quoi ?

Tout d’abord, « on » va maigrir. Vu tes chiffres, le programme est simple : entre 2 à 4 heures de vélo, 3 fois par semaine. Tu ne montes pas au-dessus de 120 pulses/minutes. Et tu pars à jeun. Au retour, essaie de manger le plus tard possible. Tu verras, ce ne sera pas trop dur car l’endurance fait appel au même mécanisme et aux mêmes cellules que celles qui produisent la satiété. Bonne nouvelle !
Avec Olivier. 54 ans, 1,74 m, 66 kg. Et entraîné, en plus ! Un grand merci Olivier…
Et nous voilà au cœur du sujet : Rouler longtemps et loin de chez soi en période de pandémie
On nous indique depuis quelques jours que l’on a plus le droit de rouler à plus d’1 km autour de chez soi. OK. Puis on nous dit que ceux qui peuvent aller travailler, qui ne peuvent effectuer de télé travail, doivent tout de même le faire au maximum tout en respectant les gestes barrières et une attitude responsable. OK. Donc depuis 2 semaines, je roule. Longtemps et loin. Avec mon attestation indiquant mon métier (journaliste /testeur) et ma qualité (patron de la marque l’Acheteur Cycliste et de son site). Mais aussi consultant (Baroodeur consulting) dans le vélo de route. Je pensais avoir le droit de travailler. Notamment en tant qu’indépendant.
Et non. Je me suis fait arrêter, bien sûr. 4 fois. Entre autres, j’ai longuement disserté avec une gendarmette… sympa (moments rares) sur la position à tenir vu mon cas mais aussi celui des autres cyclistes. Elle m’a mis un avertissement en m’indiquant que ce n’était plus possible. Dont acte. (Merci madame pour cette discussion ouverte aussi inattendue que positive).
Le problème, outre le mien qui fait que si je ne teste pas de composants ou de vélos, je gagne zéro à la fin du mois, est donc posé : rouler bien sûr, mais qui et pourquoi ?

Or, tout le monde est d’accord pour dire qu’à vélo, seul, le risque est quasi nul d’attraper le Coronavirus. Alors quoi ? Eh bien on nivelle par le bas pour éviter que chacun ne se sente pousser des ailes et nous sortent l’ineffable :  » Pourquoi lui et pourquoi pas moi ? « . Ça me rappelle ceux qui trouvent que la voiture d’un président roule trop vite sur l’autoroute…
Les « pros » par l’intermédiaire de leur représentant du syndicat des coureurs, Pascal Chanteur, ont écrit à la ministre des sports.  » Laisser nous rouler, sous certaines conditions, mais laisser nous rouler ». On passe sur les commentaires débiles habituels des réseaux sociaux et autres forums de la presse sportive, mais, sur le fond, il est évident qu’il faut laisser les « pros » rouler. D’abord parce que, nous l’avons dit, c’est un sport extérieur et individuel. Ensuite, notre président a dit que ceux qui pouvaient travailler devaient le faire. Enfin, parce qu’un « pro », ça ne reprend pas « le boulot » au même niveau qu’un maçon, un professeur ou un cadre informatique… Imaginez les coureurs attaquer le Criterium du Dauphiné sans (sang ?) entraînement ! (depuis, le problème est réglé, le Criterium aura lieu en septembre et le vélo « sportif » a été libéré !)
Et puis, au moment où j’écris ces lignes, chez moi, je suis bercé par le son d’un gars juché sur sa tondeuse autoportée qui s’occupe des espaces verts de la « copro » ! Je croyais que ceux qui pouvaient bosser étaient ceux dont le travail était prioritaire au bon fonctionnement de notre société durant la pandémie. J’ai raté un épisode ?
Alors oui, deux poids, deux mesures, évidemment. Même si ça en gêne beaucoup…

Un mal français…
Une fois de plus, les Français démontrent qu’ils ont bien du mal à prendre du recul sur eux-mêmes et à évaluer les différentes situations des uns et des autres. Que certaines sont plus importantes que d’autres. Et que le sport ne représente pas grand monde dans ce pays. En revanche, applaudir à sa fenêtre, 20hoo à tout rompre, mais juger n’importe quoi, n’importe comment, pourrir les urgences pour un oui, pour un non, ne pas vouloir payer plus d’impôts pour que nos soignants soient enfin payés et puissent se reposer comme il se doit, ça, ça ne changera pas…
Alors pensez donc, faire du vélo alors qu’eux sont « con-finer » frise le crime de lèse-majesté : Au gibet, les cyclistes !
RJ

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