Vittoria Qurano 30C : De la rigidité et de la classe

« les Vittoria ont belle allure et inspirent confiance. On se doute bien que Vittoria ne lancerait pas sur le marché un produit qui ne serait pas parfaitement abouti, tant du point de vue technique que côté fiabilité »

VITTORIA QURANO 30C

Nous avions essayé, dans un précédent numéro de l’AC Mag, la version 46 mm des Vittoria Qurano à boyaux. Cette fois-ci, c’est une version bien différente que nous vous présentons.
Il s’agit des petites dernières, de 30 mm de hauteur, à pneus. Une jante plutôt basse et large avec un profil arrondi assez aérodynamique.
Les roues carbone à pneus, il nous aura fallu du temps, mais on y vient petit à petit. Lors de nos comparatifs de roues, en début d’année, quelques modèles avaient retenu notre attention…
Il faut dire que, jusqu’à présent, les performances et la fiabilité de ce type de roues étaient bien en deçà de leurs sœurs à boyaux. Sans compter le supplément de poids, non-négligeable. Quoi qu’il en soit, les Vittoria ont belle allure et inspirent confiance. On se doute bien que Vittoria ne lancerait pas sur le marché un produit qui ne serait pas parfaitement abouti, tant du point de vue technique que côté fiabilité.

Nous avons monté des pneus Vittoria Corsa en 25 mm, histoire de pouvoir vraiment tester un ensemble homogène et conçu pour fonctionner en parfaite corrélation.
Côté technique, on retrouve les mêmes moyeux en aluminium que sur les autres roues de la gamme Qurano. De l’aluminium usiné CNC qui inspire robustesse et rigidité. Le corps de cassette est aisément démontable sans outil, un vrai plus.
Les jantes présentent une largeur de 24,5 mm, idéale pour accueillir des pneumatiques de 25 mm. Sur la roue arrière, on peut noter la jante asymétrique, à la manière d’une Campagnolo Hyperon. 16 rayons à l’avant et 21 à l’arrière.

vittoria-qurano-30c-avantPour le test, j’ai choisi de monter ces Vittoria sur mon Canyon Aeroad.
Dès les premiers mètres, le confort m’interpelle. Ou plutôt le contraire. Je trouve que ça tape assez à basse vitesse. Je sors pourtant de Zipp 404 à boyaux. Je suis gonflé à 7,5 bars, comme d’habitude. Mon faible poids, associé à la rigidité des roues, doivent en être la cause. Dès que l’asphalte se fait bien lisse, c’est un plaisir. Les pneus de 25 mm (assez larges quand même associés aux jantes de 24,5 mm) se font complètement oublier. Moralité, allez rouler sur l’autoroute !
Dans les montées, la rigidité des roues n’est pas prise en défaut, au contraire. Seul un léger manque de vivacité peut se faire sentir en relance. Attention, pas de nervosité, il s’agit bien d’un manque de « vie » de la roue arrière. La jante arrière asymétrique à pneu doit être sacrément rigide et ne se déforme pas du tout. La roue avant est plus « soft ».
Sur le plat, jusqu’à 50 km/h, rien à dire. Au-delà, un léger manque d’aérodynamisme se fait sentir en comparaison de roues au profil plus haut. Rien d’alarmant, c’est normal, n’oublions pas que les Qurano Clincher ne font que 30 mm de haut !

Côté freinage, avec les patins d’origine, rien à dire. C’est puissant et modulable.
De mon côté, je réserverais ces roues pour des parcours vallonnés. Je regrette un peu le manque de vie des Vittoria dans les montées sévères, notamment en relance. Sur le plat, si vous ne cherchez pas à rouler très vite, il n’y a aucun problème. Et si vous êtes léger, attention au confort !
Pour rouler vite avec ces roues, il vaut mieux être fort.

vittoria-qurano-30c-arriere

« Côté louanges, le confort de mon Fuji a changé de monde. S’il n’était pas négligeable avec les Corima, il devient exceptionnel avec les Vittoria. Indéniablement, avec des roues à pneus, cette section de 25 est indispensable pour qui veut du confort »

L’AVIS DE RICHARD :

Roues carbone et à pneus, difficile de combattre mon a priori. Alex les a déjà testées mais ne m’en a pas touché un mot. C’est notre façon de procéder. On en parle après.
Ce matin, je monte donc les Vittoria sur mon Fuji Two carbone. C’est mon vélo de base depuis trois mois environ. Je l’utilise à titre personnel, en attendant de recevoir mon LeMond acier 853 qui est à l’émaillage.
Bref, je troque mes Corima 32MM MCC « S » à boyaux contre les italiennes à pneus. Sans surprise, je transforme mon vélo en… camion ! Du moins visuellement. Je vérifie la pression autorisée et mets 8 bars. C’est beaucoup pour un pneu de 25, mais cela me rassure. Et me voilà parti en direction du tour-test, carrément !
Il n’y en a pas besoin. C’est juste histoire d’en profiter pour faire un temps et m’évaluer, au passage. Car j’ai quand même perdu 10 kg depuis le début de l’année avec une grosse accélération depuis le mois d’août. Les sensations ont donc complètement changé, les temps aussi. Mais dans la côté de la Roque-sur-Pernes, aucune surprise : je sens de nouveaux mes
cuisses se durcir malgré un braquet de 44×28, puis 32. Je suis certes un peu fatigué ce matin, mais cette sensation, je la connais par coeur : elle symbolise l’obligation de pousser un peu plus fort qu’avec des roues de haut de gamme rigides et en carbone. Pourtant, les Vittoria ne sont
pas pataudes, ni « grasses ». Simplement, en rendement pur, elles sont naturellement en-deçà des Corima. Vous me direz, comme 98 % des roues du marché. C’est juste, mais je suis persuadé que les pneus de 25 ne lui arrangent pas le portrait.
Côté louanges, le confort de mon Fuji a changé de monde. S’il n’était pas négligeable avec les Corima, il devient exceptionnel avec les Vittoria. Indéniablement, avec des roues à pneus, cette section est indispensable pour qui veut du confort. Autre point positif, ces roues sont rigides. Rien
à dire. Et si j’ai pu assez rapidement ressentir mes cuisses, ce qui sous entend consommer de l’énergie, le résultat sur les 13,2 km du tour-test est très satisfaisant : 32 minutes et 7 secondes, soit exactement le même temps que lors de mon tour-test d’août ! Attendons celui de ce mois-ci
pour comparer. Mais une chose est sûre, les Vittoria savent aller vite. Le prix à payer pour le choix des pneus/section 25, la sécurité et le confort se règle donc par la perte de watts et de calories…

POUR CYCLISTES SOUS LES 3500 KM/PAR AN

En fait, ces roues semblent taillées pour les cyclistes dont les sorties ne dépasseront pas ou rarement les 70 km. Particulièrement sur parcours vallonnés. Nous ne les voyons pas en  montagne, dans tous les cas de figure. En revanche, sur le plat, elles offriront un excellent rendement, le confort et, nous allions l’oublier, un excellent freinage. Bref, des italiennes pour le Nord…

70_73_ROUES.indd

fr_FRFrançais