Trek Domane SL5

Trek Domane SL5

Le nouveau Domane SL 5 annonce clairement la couleur : toujours doté de son système « découpleur » IsoSpeed au niveau du croisillon du cadre, voilà que le système s’invite aussi à l’avant : situé en haut du jeu de direction, il est intégré dans une cuvette oscillante qui permet au pivot de bouger légèrement. Pas en latéral, bien sûr. Si vous avez un jour roulé sur de vrais pavés, vous savez que c’est devant que l’on souffre le plus. Voilà pourquoi Trek a décidé d’installer son IsoSpeed également à ce niveau.

Il en résulte que ce vélo a une utilisation très spécifique, au moins en termes d’efficacité maximale, car un peu comme le Specialized Roubaix Comp, on peut presque parler de vélo « tout suspendu » !

Un cadre technique, donc, superbement réalisé, avec des tubes très travaillés et forts disparates. La poutre principale, très large, impressionne, le tube supérieur est lui aussi assez plat, alors que le tube de selle, type Maximus à la Canyon, est large, rectangulaire côté boîte, et rond en 27,2 mm côté selle !

Trek Domane SL5 Boitier

Comme d’habitude, la tige de selle est intégrée avec un mât carbone et une mini tige qui s’enfile dessus. Quant au triangle arrière, il est « moderne », avec des larges bases et des haubans qui paraissent tout aussi costauds ! Cela impressionne un peu au coup d’oeil, et l’on se demande si le vélo ne va pas être trop difficile à faire décoller !

Pour finir avec ce cadre, il dispose d’une géométrie « Endurance », donc courte, et offre sept tailles (bien vu !).Très court, le 60 cm fait, par exemple, moins de 58 cm de long, avec des bases de 420 mm, longues donc, et des douilles de direction ultra hautes, jusqu’à 24 cm, qui font de ce vélo une machine absolument « soft », toutes tailles confondues. Une position vraiment confort, haute, presque assise.

Trek Domane SL5 Cadre

Un équipement classique, qualitatif et sûr

De ce côté, Trek a fait simple : tout en Shimano 105, pédalier compact en 34×25 et cassette montagne de 32 dents ! Histoire de grimper aux arbres.

Les étriers sont de type « Direct Mount ». Très bien. Encore plus en 105 car, par définition, le « Direct Mount », donc la fixation des étriers sur deux axes directement dans le cadre, apporte puissance et auto-centrage. Ce que les « petits » étriers ont plus de mal à faire que les modèles de haut de gamme ! Ca freine donc fort et droit.

Trek Domane SL5 Tige de selle

A l’avant, le poste de pilotage est en Bontrager, bien sûr, entièrement en aluminium et compact. Rien à dire.

Derrière, l’assise est constituée du mât carbone intégré au cadre et de la mini tige qui coulisse sur le Mat : simple, facile à manipuler, mais avec douceur, sinon on raye le tube et ce serait dommage. Côté chariot, c’est un système monovis (on adore)… à deux vis (on adore moins) ! Une première ! En fait, outre la vis générale longitudinale, qui gère l’assiette, une autre vis vient serrer les rails. Plus compliqué, mais toujours efficace.

Trek Domane SL5 Transmission

Sur la route : Sur les pavés, plutôt !

Bon, ce n’est pas simple de juger un tel vélo sur un parcours classique ! Et les pavés, ici en Provence, ce n’est pas Roubaix ni l’Arenberg ! Mais au moins, on a pu vérifier ce que valait ce vélo sur routes « normales », sachant que même dans le Nord, il y a plus de routes normales que de pavés. Premier feeling, le vélo semble plus léger qu’il n’est. Avec ma taille 60, cela fait pourtant un bon encombrement. Il suffit de voir la douille !

On a pu aussi gonfler les pneus de 700×25 jusqu’à 8 bars. Très bien ! Il roule donc sur le plat et en très léger faux-plat comme un vélo classique, sans « suspension ». D’ailleurs, on ne les sent absolument pas. C’était un peu ma crainte, de me retrouver sur un vélo « mou ». Rien de cela.

Trek Domane SL5 Moyeux arriere

Arrivé au pied de la Roque-sur-Pernes, j’attaque l’ascension en confiance. D’ailleurs, le Domane me conforte dans cette idée puisque jusqu’à la montée du cimetière, je suis en 34×25 et ça passe. Arrivé aux 10-11% de dénivelé, je passe le 28, et j’ai encore le 32 en réserve. Je n’en aurai jamais besoin, car ce vélo est très, très « coupleux », comprenez qu’il supporte étonnamment bien les gros braquets. Ce n’est cependant pas un
grimpeur ! Mais on monte assez facilement, sans douleur aux cuisses mais… doucement. Car voilà, dans le sens noble du terme, le Domane SL 5 est typiquement un vélo pour cyclotouristes. Du moins lorsque l’on n’est pas sur des pavés. Du coup, ne pensez pas à accélérer subitement, ce n’est pas du tout son truc. Lui, il voit loin. Et c’est bien connu, qui veut aller loin…

Je n’ai aucun recul sur ses roues. Difficile donc de séparer le comportement des roues de celui du vélo complet. Mais apparemment, elles font le minimum : assez pour ne pas planter le Domane grâce à leurs nombreux et larges rayons, et suffisamment confortables grâce à leurs pneus de 25 ; mais leur poids ne les avantage évidemment pas dans les bosses au-dessus des 9-10%. Ceci dit, sur le plat et faux-plat, elles passent tout à fait correctement. Un ensemble limité, mais correct.

Je finirai la Roque sur le grand plateau quand même (50 dents), et 28 derrière. Sans souffrir. Et c’est sûrement la plus grosse qualité de ce vélo : il ne fait pas mal !

Trek Domane SL5 Douille

Dans la descente, c’est la fête : la position cool, la grande douille, bien costaude en fait, et les pneus de 25, c’est parfait !

En revanche, le faux-plat du retour me fera toucher les limites du Trek dans cet exercice, par ailleurs si courant lors de longues sorties : on n’avance pas ! Pourtant, avec son couple, je pensais que cela allait mieux passer. Plus vite, s’entend. Non, non. Le Trek a un rythme, et le brusquer est inutile et fatigant.

J’arrive alors vers la partie la plus « défoncée » du parcours. Histoire de faire fonctionner les deux IsoSpeed dont je n’ai toujours pas senti la présence : j’en serai pour mes frais. Les découpleurs font parfaitement bien leur boulot car on ne les sent pas. Mais le confort est bien là.

Pour finir, le raidillon ! Exercice qui tutoie l’antéchrist pour le Domane SL 5 ! Vraiment, il n’a rien à gagner à être subitement brutalisé: on a l’impression de faire du tracto-pulling ! Plus on appuie, plus le Trek semble s’enfoncer dans le bitume ! Bref, on oublie ça.

Ce sera une sacrée surprise de découvrir un temps de 34 minutes. Je pensais vraiment avoir fait plus de… 35 ! Une belle performance pour un vélo qui vise avant tout le confort sur routes (très) abimées.

Confort et… une pointe d’efficacité globale !

Côté « chrono », nous sommes donc loin de l’exceptionnel Cube de « compet’ » de ce mois-ci ! Mais, pour le coup, là n’est pas le sujet. Ces deux machines sont totalement opposées dans leur philosophie. En revanche, dans leur catégorie, ce sont très certainement les deux meilleures !

La question est donc : « compet’ » ou pavés au long cours ?

Trek Domane SL5 Fiche technique

Renseignements : www.trekbikes.com/fr/fr_FR/

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