Legend Il Re « FATTO A MANO »
DA BERTOLETTI

Legend Il Re Potence
Le titane dans tous ses états. Jusqu’à l’exclusive potence Control Tech.

LA RENCONTRE DE L’ART ET DU SPORT

Son nom en dit beaucoup. Legend, Il Re. La légende selon Marco Bertoletti, c’est une évidence. Le roi ? Le roi des titanes hydrauliques sur-mesure, c’est sûrement encore vrai. Allons découvrir ce que le plus prestigieux des cadreurs titane est capable de faire en mariant tradition et nouvelle technologie.

Un sur-mesure est déjà une fin en soi. Pour être sûr d’éviter, globalement, l’erreur de base de taille de cadre. C’est aussi la quasi certitude d’être bien posé en longueur. C’est enfin, quand tout va bien, la chance principale d’être idéalement posé sur sa machine. Donc être le plus efficace possible
avec le moins de fatigue à la clef.

Quand ce sur-mesure est en titane, on franchit encore un palier dans l’ascension vers le vélo rêvé. Enfin, lorsqu’on lui adjoint les technologies modernes et la patte de l’Artisan avec un grand A, alors parler de « vélo » change un peu de sens…

Legend Il Re Arriere et disque
Le « Direct Mount » selon Bertoletti.

Notre IL Re, c’est tout cela. A commencer par un cadre aux formes pourtant très classiques, tant que l’on ne s’attarde pas sur le triangle arrière, nous y reviendrons ; devant, c’est bien rond, légèrement oversize, mais point trop. Il s’agit bien sûr de titane 3 AL/2,5V. Rappelons que ces chiffres indiquent la teneur du titane, d’autres matériaux et leur pourcentage : 3% d’aluminium et 2,5% de vanadium. C’est le titane le plus classique, le plus facile à travailler, toutes proportions gardées. Bertoletti a donc voulu créer un cadre simple, abouti, homogène et polyvalent. Mais si le triangle avant et sa douille conique se positionnent
dans une certaine normalité, il n’en va pas de même pour le triangle arrière. L’artisan italien a opté pour un mélange pour le moins original : en effet, la section des haubans est énorme, donc rigide, un choix encore accentué part le maintien du « pont » de fixation de l’étrier arrière, désormais inutile. En tout cas pour le freinage.

Legend Il Re Pedalier

Côté bases, c’est un peu pareil. Rondes, légèrement aplaties en leur milieu, elles finissent cependant en un sublime travail d’orfèvre destiné à recevoir une interface aluminium non moins élégante pour, enfin, fixer l’étrier de frein exactement là où l’a voulu Bertoletti. Ce qui est unique et suffit à faire de ce vélo une machine extraordinaire. Mais nous verrons que ces choix techniques rigidifient énormément l’arrière du vélo. Peut-être un peu trop…

Legend Il Re Arriere

La boîte de pédalier est, en revanche, très classique, avec ses 68 mm de long et ses deux pas de vis BSC. Comme « avant » ! Voilà donc un cadre forcément un peu lourd, aux alentours d’1,4 kg, mais indestructible, très élégant et garanti à vie. Sur-mesure, bien sûr, mais surtout qui n’a pas traversé la moitié du monde pour arriver en magasin, chez nous… Il est monté avec une fourche Deda particulièrement impressionnante : épaulée comme un lutteur de foire, dotée de deux fourreaux parfaitement droits, larges et profilés. Moderne en diable et susceptible de tout supporter pour moins de 350 g. Magique ! Esthétiquement, c’est une autre histoire. Certains la trouveront trop imposante. En revanche, côté précision des courbes, notamment en descente, cela devrait vraiment faire mal.

Reste la géométrie. Là, l’affaire est entendue, c’est comme vous voulez. Ou presque.

Nous nous permettrons un petit conseil : ça respire la rigidité à plein nez. Un poil trop, peut-être. Discutez bien avec Raymond Mariotto, l’importateur de Marnaz : un titane, c’est bien quand c’est doux…

Legend Il Re Fourche et disque

Un équipement hétéroclite

Le montage à la carte, c’est la garantie de faire ce que l’on veut. C’est parfait. Notre Legend ne s’en est pas privé : aux côtés du groupe Shimano Dura-Ace mécanique, une réussite totale, on retrouve des roues très rares. On aurait pu faire simple mais Bertoletti, cela ne vous aura pas échappé, est Italien. Il a donc favorisé des roues de son pays natal : 30 mm de haut, asymétriques à l’arrière. Rayonnage croisé par deux, disques obligent, et à pneus. Un choix que nous ne partageons pas. Nous verrons
lors du test sur la route.

En revanche, le poste de pilotage Control Tech est une petite merveille.
Potence ou cintre. Notez que cette potence est à la base prévue pour
une utilisation VTT et que le cintre, sous la guidoline Lizard Skins, est en
carbone ! Rare, beau, assez léger, et technique. Parfait ! Derrière, la tige
Techno est oversize, en carbone et droite comme un « I ». Rien à dire. Au bout du compte, le Legend IL Re souffle un peu le chaud et le froid. Le tour-test nous dira ce qu’il en est, mais cela aura déjà le mérite de ne pas (trop) alourdir la note…

Legend Il Re Douille

Sur la route

Rouler sur un vélo comme celui-ci est un privilège. Après quarante ans de vélo, dont quinze passés à en essayer une multitude, ces moments d’émotion restent intacts. La passion a ceci de merveilleux qu’elle ne s’éteint jamais. Elle se nourrit de nos histoires, de notre vécu, mais sa flamme brille indéfiniment. C’est ce que je me suis dit en enfourchant ce Legend IL Re. Il est bien trop petit pour moi, mais ce n’est pas très grave. Il est ainsi sorti de l’antre de Marco Bertoletti et, aujourd’hui, mon objectif est « sentir » cette machine. La tester en termes de performances brutes est bien difficile et serait injuste : deux tailles de moins transforment fondamentalement le rendement d’un vélo. Mais je profite de ma chance et vais tout donner pour vous faire « goûter » les sensations d’une telle machine.

Legend Il Re Cadre
Le IL Re est sûrement la machine parfaite pour découvrir les caves des vins du Luberon !

D’abord, impossible de ne pas regarder longuement ce vélo briller au soleil de Provence. Sa finition, son matériau, sa rareté le rendent extraordinaire. Naturellement. Puis, je pars. Je pense un peu à la chute, ce qui ne m’arrive jamais… J’ai gonflé les pneus Veloflex de 25 mm à 8 bars. Ils auraient accepté 9 ! Dans quel but, je l’ignore, car ils ne s’aplatiront jamais !

En traversant les vignes, en plein soleil, sur le plat, je découvre la capacité de roulage du IL Re. Il file et s’annonce un peu plus raide que je ne l’aurais pensé. Les Veloflex y sont sûrement pour partie. Les relances sont « huileuses ». Ce titane fonctionne un peu comme l’effet visuel que procure un aéroglisseur : il file, ou plutôt glisse. Comme, aussi, ces énormes motos modernes dont on a l’impression que les roues ne tournent pas. C’est très raccord avec l’image de ce vélo.

Legend Il Re Cadre hauban

En traversant le village de Saint Didier, encore bien garni de cyclistes, notamment aux terrasses des cafés, j’ai le temps de voir les têtes se tourner subitement. Ils ont bien raison : ce vélo, ils ne le reverront pas de si tôt !

Allez, me voilà au pied de cette toujours difficile côte de la Roque-sur-Pernes. Je suis dans le dur dès le départ, c’est le principe même de cette saleté de côte : 11% au bout de… seulement 200 mètres ! C’est pour cela qu’elle est si révélatrice du potentiel d’un vélo !

Je la monterai, tout du long, de la même façon, à savoir en souplesse. Un peu obligé, en fait. Le Legend roule bien. Très bien. Il glisse, ça, c’est son potentiel de base. C’est le travail de Bertoletti. Je me recule tout de même à fond pour tenter de me redonner le levier naturel de la taille de mes jambes. Dans l’ascension, je retrouve un pur titane. Comportement linéaire, plus exigeant qu’un bon carbone, mais rigide. C’est un peu le paradoxe du titane : doux, confortable, mais… dur ! Dur dans le comportement, s’entend. Cela ne se tord pas beaucoup, un titane. Bien moins que l’acier ou l’aluminium, par exemple. Mais ça encaisse bien. Alors, on est toujours entre cette impression de devoir forcer un peu et de profiter d’une inertie « positive », la capacité que le vélo a à continuer sur sa lancée.

Côté roues, je suis mitigé : je ne les connais pas et les tester pour la première fois sur un vélo si particulier ne m’aide pas. J’avoue, je sèche un peu… Mais impossible de m’enlever de la tête que se faire faire une si exceptionnelle machine sans lui adjoindre des roues à boyaux est une énorme erreur !

Legend Il Re Poste de pilotage

Ce sera, sans aucun doute, la conclusion forte de ce galop d’essai. Un titane à freinage hydraulique ne peut se passer de boyaux. On vous aura prévenus !!!

Le retour est beaucoup plus ludique ; la descente est un petit morceau d’anthologie entre freinage progressif, puissant et facile à doser : je fais de la moto !

Précisons que je sens nettement les gros graviers noyés dans le bitume. Le Legend démontre ainsi sa capacité à être directement relié à la route et confirme cet état de fait que le titane est un matériau qui se veut en permanence dans un contact « viril mais correct » avec la route. Naturellement reconnu pour son confort et sa durabilité, Marco Bertoletti fait du titane un matériau plus viril, indéniablement. Quand on pense qu’il y a douze ans, nous disions tous que le titane était… mou ! En fait, c’était surtout les carbones, encore en gestation technique, qui étaient durs comme du bois.

Rappelez-vous le Giant TCR, premier du nom : à part certains BMC (Crosslock Skeleton) de l’époque, jamais vu de vélo aussi dur et inerte ! Mais c’était le premier à passer sous le kilo, alors…

Bref, cela descend fort, en version pullman ! Sur le retour, je n’apprendrai rien de nouveau si ce n’est que ce vélo décuple ses forces sur le plat ! Débarrassé de la lourdeur de ses roues, exempt d’un éventuel souci de masse corporelle, il tient vraiment le rythme.

Finalement, une seule chose est à retenir de ce test : un vélo plus grand m’aurait permis de bien moins sentir mes jambes dans la côte. Ensuite, s’il vous plaît, Monsieur Marco, cher Raymond, pouvez-vous lui monter des roues à boyaux ! Il vous bénira, et vos clients avec !

Legend Il Re Boitier

Passion, technique, artisanat,
sur-mesure…

Au-delà d’un vélo, fusse-t-il d’exception, s’offrir un vélo pareil c’est avoir une certaine idée de la petite reine. Le Legend IL Re Disc Dura-Ace n’est pas un vélo de compétition. Pas non plus un vélo pour les accros des classements dans les cyclosportives. A ce petit jeu, il y a mieux. En revanche, être posé « aux petits oignons » sur son vélo, ça, il sait faire avec en filigrane, l’étude posturale de Raymond Cycles (ou une autre). Etre un vélo unique, il sait faire aussi. Etre une machine hyper fiable et garantie à vie, il sait encore faire. Ressembler autant à une oeuvre d’art qu’un vélo, il sait également… Ignorer royalement les conditions climatiques, il sait TRÈS bien faire. Enfin, vous permettre de découvrir les quatre coins du monde, c’est son ADN, il a tout pour ça.

Convaincus ? Il vous reste alors à sortir 12000 euros, attendre trois mois, et vous envoler dans votre tête comme jamais.

Legend Il Re Fiche technique

Remerciements
Un grand merci à Raymond Cycles, à Marnaz,
l’importateur/distributeur de Legend, par
l’intermédiaire de son indéracinable patron,
Raymond Mariotto : sans lui, jamais nous
n’aurions pu vous présenter une telle machine.
Raymond, si tu nous lis…
Raymond Cycles
51 avenue Faucigny – 74460 MARNAZ
+33 (0)4 50 98 90 96
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www.raymondcycles.com

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